vendredi, décembre 30, 2011

Le grand retour (forcé) des politiques de l'offre



Par Olivier Babeau, professeur à l'université de Paris VIII.

Parce qu'elle accentue les difficultés rencontrées par bon nombre de citoyens - précarité, chômage mais aussi peur du lendemain -, une crise marque souvent, dans un premier temps, le grand retour de l'État. Protecteur en chef, garant, il vient rassurer. Mais la crise que nous traversons a cela d'exceptionnel, qu'elle est une crise de fin de système, une crise qui marque l'essoufflement, précisément, de ce rôle de l'État. Les mois qui viennent pourraient bien ainsi, sous le poids de la nécessité, signer le grand retour des politiques de l'offre honnies.

L'économie, science sociale par excellence, est faite de théories contradictoires vérifiées ou infirmées dans les faits. Chacun sait qu'il existe deux écoles de pensée économique concernant la façon de susciter la croissance : encourager la demande - soutenir la consommation - ou encourager l'offre - soutenir la production. La première solution correspond au dogme keynésien dominant aujourd'hui dans les esprits et les médias : c'est la fameuse "relance" par la dépense, notamment la dépense publique. Ayant semblé prouver son efficacité après-guerre lors de la phase très particulière de la reconstruction, c'est cette solution qui a la faveur exclusive des décideurs et de l'opinion. C'est ainsi que, depuis les années 1970, la réponse principale apportée aux crises successives a été d'augmenter les dépenses, censées "relancer" la machine économique. C'est en suivant cette conviction qu'inlassablement on a répondu à la faiblesse de notre croissance par plus de dépenses publiques.

Mais, compte tenu du niveau qu'elles ont atteint, faire des dépenses publiques l'incontournable vecteur de la croissance est une erreur : en accroissant le taux de prélèvement, en renchérissant sans cesse le coût du travail, elle fait perdre la compétitivité, fuir les cerveaux et les fortunes, elle tue le dynamisme économique dont la croissance est la conséquence. Continuer aujourd'hui à dépenser plus pour "soutenir la croissance", c'est agir exactement comme les médecins de Molière, accomplissant saignées sur saignées à mesure que l'état du patient s'aggrave. Mais peu importe que les observateurs soient aujourd'hui assez de bonne foi pour s'apercevoir de l'échec de fait des politiques de relance qui ne relancent plus rien du tout. La situation actuelle ne laisse plus d'autre choix que de passer à l'autre solution : la politique de l'offre, et tout ce qu'elle implique.

C'est une logique d'action publique totalement différente qui va ainsi s'imposer ; une logique que ni la droite ni la gauche n'ont voulu sérieusement considérer depuis quarante ans. Encourager la production, c'est libérer toutes les énergies entrepreneuriales dont notre pays est encore riche, c'est faciliter l'initiative, la création, c'est réhabiliter la richesse et la réussite. Comme le suggère Ayn Rand dans son maître-livre intitulé "la Grève", c'est aux entrepreneurs, à ceux qui prennent des risques et qui innovent que nous devons les emplois. Comment l'État peut-il aider ? Cela ne passe ni par des niches, ni par des subventions, ni par des services publics supplémentaires, mais par des simplifications, des allégements, des assouplissements. C'est ce dont notre économie a aujourd'hui le plus besoin.

Évidemment, aucun décideur politique ne pense se valoriser en proposant d'en faire moins. Mais le pari que nous pouvons faire est que l'absence totale de marge de manoeuvre budgétaire - dans le sens d'un accroissement des prélèvements - ne va laisser qu'une porte de sortie. On peut observer que les discours publics commencent timidement à revenir, sans oser encore mettre clairement un nom dessus, à la seule solution en stock maintenant que les autres sont totalement épuisés, au seul levier disponible ; oui, pour régler le problème du chômage et susciter de la croissance, "on n'a pas tout essayé". La seule question à présent n'est pas si mais à quel moment les politiques auront le courage d'assumer ouvertement ce choix inéluctable.

Olivier Babeau - 29/12/2011, 09:14

dimanche, décembre 18, 2011

Pourquoi voter Marine Le Pen en mai 2012



A la suite de Philippe Némo qui dénonce dans « La France aveuglée par le socialisme » la main-mise par une nomenklatura sur la France, je vais discuter sur les stratégies légales à mettre en œuvre pour reprendre le pouvoir en France à cette nomenklatura.
D'abord dire que vouloir changer de l'intérieur ces deux partis de gouvernements que sont l'UMP et le PS, est illusoire comme on le voit depuis le début de la Vème république avec le mode électoral qui est le nôtre. Ils sont cette nomenklatura et "amusent" les électeurs avec une fausse alternance.
Ensuite vouloir dire aux français qu'ils doivent penser "libertarien" dans un pays ou tant les médias, ceux qui "commandent" les collectivités et toute l'Education Nationale formatent les esprits dans le sens contraire est vain.
Donc la seule stratégie possible pour prendre le pouvoir doit se faire avec le suffrage universel, dans l'élection présidentielle. Seule cette fonction dans notre république, pourra donner à l'élu les outils pour réformer la France. Même s'il lui faut faire intervenir l'armée pour empêcher un troisième tour qui voudrait remettre en cause cette élection.
Alors quoi dire aux français ? D'abord et c'est facile dans la fenêtre de tir actuelle, il faut disqualifier tous ses adversaires qui montrent tous les jours leurs incompétences et leurs prévarications. Sur ce plan les français les plus touchés par la crise étatique vont suivre un tel discours et sanctionner ces deux partis de gouvernements qui commencent à ne faire plus qu'un chez de plus en plus de gens.
Ensuite quoi leur dire à ces électeurs nourris au lait de l'Etat providence ? Leur parler de libéralisme alors qu'on leur a rabâché que c'était justement la seule cause de cette crise et que tant l'UMP que le PS, n'arrivaient pas à en venir à bout ? Certainement pas.
Nous sommes au suffrage universel, il faut donc dire aux électeurs ce qu'ils veulent entendre aujourd'hui et aller dans le sens du discours pour lequel les pouvoirs publics les ont formatés. Leur promettre encore plus de protection étatique et d'Etat providence !... Prendre ses adversaires à leur propre jeu. Un peu leur faire le coup de l'arroseur arrosé ! Ce coup est aujourd'hui jouable par une Marine Le Pen et les libéraux devraient entrer dans ce cheval de Troie.
Car après et la présidence de la république conquise, comme dit l'adage, quand la tête est passée le reste peut suivre. Tout va pouvoir s'enchaîner et la représentation nationale va pouvoir se recomposer en dehors des oligarchies et de ses investitures obligées pour "faire de la politique" en France.
Et pour quelle politique ? Celle promise par la campagne électorale ? Non bien sur, car depuis trente ans, ces mêmes tenants "institutionnels" du pouvoir ont bien montré qu'il n'y a qu'une politique à entreprendre et ce sera au minimum celle de la raison, mais une raison mise en œuvre avec courage et sans être inféodé au seul bénéfice de cette nomenklatura. Ce sera déjà là la première des volontés exprimées dans le vote de ses électeurs. Cette politique sera celle qui permettra à la France, par la libéralisation des énergies des individus en supprimant des lois, par l'incitation à entreprendre et à créer de l'activité économique par une massive incitation fiscale. Enfin en un mot, la seule politique viable dans le monde de demain, une vraie politique libérale.
Oui, à part un coup d'Etat impossible dans notre pays, seul le passage par une prise de pouvoir "démocratique" ne pourra donc se faire, à mon avis, que par la stratégie évoquée ci-dessus. Et encore aujourd'hui, pendant que l'on peut encore le faire, dans la fenêtre de tir de cette élection présidentielle en avril 2012 déjà.

Les libéraux que j'estime plus réfléchis que tous ceux hypnotisés par le politiquement correct, ne peuvent pas accorder le moindre crédit à la croyance qu'élire Marine Le Pen en mai 2012, ne pourra conduire qu’à la mise en place d'un régime marxiste-léniniste. Un tel modèle a été mis à bas par la grande majorité d'entre eux à la fin du XXème siècle et ne pourra refleurir qu'au travers de régimes dictatoriaux impensables aujourd’hui.

Il leur appartiendra au contraire, une fois Marine élue à réclamer et prendre, par leur bon sens économique, qui est d'ailleurs celui qui gagne sur notre planète, la place qu'ils méritent. Avec la main-mise actuelle de la nomenklatura collectiviste française et par une autre stratégie, tout montre que c'est impossible.
Je souhaite donc que les libéraux prennent un peu de hauteur pour résoudre le problème de société que nous avons en France et sortent des ornières dans lesquelles le politiquement correct ambiant les contraints.

mercredi, novembre 16, 2011

La France souffre d’une oligarchie qui l’empêche de se réformer




Voilà un nouvel article du 16 novembre 2011 du journal Le Temps de Genève, sous la plume d'Emmanuel Garessus, dont j'ai publié un article le 19 octobre dernier où il se demandait si c'était enfin le Libéralisme qui allait prévaloir en France ou si les partis conservateurs se maintiendraient au pouvoir. Il discute aujourd'hui du dernier livre de Philippe Némo " «La France aveuglée par le socialisme», Philippe Nemo, François Bourin éditeur, 416 p, 2011.

Cette analyse est la même que celle que faisait en mars 2007 Nicolas Tenzer, lors de son interview dans le journal Coopération et dont je parlais sur ce blog à cette date.

Ce n'est pas possible, alors que de plus en plus d'esprits éclairés et depuis si longtemps, dénoncent ce qui "plombe" la France, que celle-ci n'arrive pas à s'en débarrasser avant que la "vie y soit devenue insupportable".

Emmanuel Garessus :

Le drame français se situe moins dans le niveau pourtant exorbitant de sa dette publique que dans des institutions qui empêchent la démocratie d’effectuer son travail salutaire de contrôle des élus et qui empêchent l’économie privée de s’adapter au changement. Le peuple a perdu son pouvoir au profit d’une «double oligarchie», la haute fonction publique et les syndicats, explique Philippe Nemo dans un ouvrage admirable de lucidité sur le mal qui ronge la France, le socialisme*. Car il précise d’emblée que, conséquence du monopole d’Etat sur l’école et les médias, «la droite française ne se rend pas compte qu’elle est plus à gauche que les gauches des grands pays européens et anglo-saxons».

L’auteur rassemble et retravaille des écrits parus en partie à l’étranger ou dans des circuits «underground». Car tel est le sort en France des adversaires de la pensée unique. Il analyse et décrypte ce qu’il nomme la perversion du jugement moral et l’intériorisation des principes socialistes sur les sujets devenus tabous chez nos voisins tels que l’école, l’immigration ou l’Etat providence.

Le premier drame, c’est la «suppression du parlement». Le président décide de presque tout, il nomme le premier ministre et le parlement est à son service. Les députés ne peuvent être élus qu’avec l’investiture d’un grand parti. La véritable élection se fait dans l’état-major du président actuel ou futur. Le président nomme et tient en main ses députés. «C’est le rétablissement d’un pouvoir absolu, plus étendu, à maints égards, que celui des rois de France sous l’absolutisme», selon ce spécialiste des civilisations. L’impuissance du parlement signifie «que la société civile ne peut tenir en échec l’appareil de l’Etat». C’est l’Etat au contraire qui «impose à la société ses volontés». Le statut de la fonction publique a facilité le changement. De fait, les fonctionnaires sont devenus majoritaires à la Chambre des députés et ils ne sont incités ni par leur culture ni par leurs intérêts corporatifs à exercer quelque contrainte que ce soit sur la fonction publique.

La deuxième composante de l’oligarchie, ce sont les syndicats et groupes activistes, deux groupes pourtant peu représentatifs. L’Elysée et les «partenaires sociaux», représentent respectivement 12,5% des électeurs et 5 à 10% des salariés. Cette seconde oligarchie n’a cessé de monter en puissance. On a cédé à ses revendications et on lui a assuré son financement. Car aujourd’hui, «l’argent dont disposent les syndicats est principalement d’origine publique», selon l’auteur. Cette prise de pouvoir ne figure nullement dans la Constitution. Et il n’est inscrit nulle part dans cette dernière «que les décisions du parlement et du gouvernement ne sont exutoires que si elles ont trouvé grâce aux yeux de ces groupes privés et minoritaires», assure Philippe Nemo.

Cette structure doublement oligarchique s’est traduite par une croissance incessante du secteur public tandis que les économistes s’étonnaient des rigidités à la baisse des prélèvements obligataires. Ce transfert de richesses ne va pas des riches aux pauvres, mais il est horizontal, du secteur privé au secteur public.

Les particularités institutionnelles de la France ne subsistent souvent qu’en raison d’obstacles massifs au débat public. Le manque de pluralisme des opinions empêche le développement d’une économie du savoir et la concurrence des idées. Pourtant c’est la source naturelle de l’innovation et de la croissance. «La paralysie intellectuelle est le fruit d’une logique potentiellement obscurantiste qui rappelle l’Inquisition», explique l’auteur dans un chapitre absolument brillant. On a créé en France un dispositif judiciaire qui présente d’indéniables analogies avec ce tribunal. Pour l’auteur, nous sommes revenus à la période d’avant le XIIe siècle lorsque Abélard fit la distinction entre péché et crime. Grâce à lui, les sentiments intimes étaient placés hors de portée du droit pénal. Grâce à lui la science pouvait se développer.

Mais depuis quelques décennies, les lois de censure se sont multipliées avec les lois Pleven (1972), Gayssot (1990), le décret de 1993 et la loi sur la Halde (2004). Des propos non seulement publics mais aussi privés devenaient punissables. L’Etat s’arrogeait le droit d’intervenir dans le contenu des conversations privées, pouvoir auquel, jusqu’à cette date, seuls des régimes totalitaires avaient prétendu. Il devint également un délit de porter atteinte par des propos publics ou privés à l’honneur» ou à la «considération». La France impose aux juges une mission de discernement idéologique. On entre dans une totale insécurité juridique. Ce qui frappe dans cette police des idées, c’est son caractère crypto-religieux, selon l’auteur. Les socialistes espagnols et allemands ont pu, pour des raisons de justice et d’efficacité économique, supprimer l’impôt sur la fortune. En France, selon Nemo, «celui qui suggère une telle mesure passe pour un ennemi juré des pauvres et un personnage asocial qui ne mérite pas qu’on lui parle».

L’analyse des «vices éthiques» de la fiscalité française vaut également le détour pour la présentation de ses mécanismes, une fiscalité conçue comme «une atteinte sans contrepartie à la propriété et au travail de chacun». Celui qui gagne son argent honnêtement à la sueur de son front est opprimé par le fisc. C’est immoral, car depuis Locke, on sait que les droits naturels de l’homme se déclinent en trois termes, la vie, la liberté et les biens. L’être de l’homme est donc indissociablement lié à son avoir. C’est pourquoi l’impôt confiscatoire n’est pas seulement une entrave à l’économie, mais «il transforme l’homme», selon Philippe Nemo. Cette politique de spoliation nuit à tout le pays puisque le progrès est toujours apporté par des individus qui ont été libres d’explorer des voies nouvelles.

Le réveil de la France est possible, mais pour l’auteur il viendra «quand la pauvreté induite par la collectivisation de tous les ressorts de la vie sociale sera devenue insupportable».

mardi, novembre 08, 2011

La preuve par la "non-grève" ....

En juillet 2007 sur ce même blog je dénonçais les compromissions supposées du Président Sarkozy avec l’ensemble des syndicats réunis à l’Elysée. Quatre ans et demi après, qu’avons-nous vu sur cette période ? Vraiment pas grand chose en terme de mouvement de grève et pourtant, c’était bien dans le programme du candidat Sarkozy au début 2007 de faire fondre la fonction publique qui est pléthorique en France. Alors en ce premier juillet 2007 que s’est-il dit à l’Elysée entre le Président Nicolas Sarkozy et les syndicats pour avoir eu une telle « paix sociale » durant ce quinquennat ?

Car enfin quand on voit aujourd’hui ces mêmes syndicats vouloir en découdre dès que le gouvernement de la France cherche à réduire – fort légitimement d’ailleurs – le train de vie de l’Etat même d’une manière minime, il y a fort à parier que ces syndicats ont toujours vu sur cette période, des compensations leur être données quand des annonces ont été faites publiquement sur la réduction de cette fonction publique. Des compensations tues aux français. Il ne faut pas chercher le record de déficit public de la France ailleurs.

Fallait-il que la France soit riche pour que le pouvoir politique puisse impunément cacher aux citoyens ces tours de passe-passe sans que nous ayons vis à vis des créanciers de la France et jusqu’à maintenant les mêmes problèmes que rencontrent l’Espagne, la Grèce ou l’Italie pour ne citer qu’eux. Mais dans le même temps, c’est par centaines de milliards d’euros que nous nous sommes tous appauvris. Et quand le gouvernement de la France veut se prévaloir d’avoir épargné aux français et à leur train de vie les effets de la crise de 2008 entre autres déficits publics français, c’est facile puisque cela a été fait avec leur argent, ou plutôt celui de leurs enfants. En étaient-ils d’accord ? Le moindre souci démocratique de nos dirigeants aurait dû être de le leur demander avant que de puiser dans leur porte-monnaie.

Alors quand le futur candidat de l’UMP, parti qui était aux manettes durant ce quinquennat, veut faire un bilan de son action depuis ces quatre ans passés, qu’il n’oublie pas, en face de l’actif, d’y inscrire au passif, la bombe à retardement qu’il laisse. Tout le monde voit bien en lisant entre les lignes de ce que nous disent les médias en ce mois de novembre 2011, que le sort de la France ne pourra être dans les mois à venir qu’aussi néfastes que ceux que nous avons vu pour l’Irlande, la Grèce, l’Espagne ou l’Italie. Ce qui n’a pu être fait jusqu’à maintenant en France en puisant dans sa richesse, il faudra bien le faire – et à chaud – dans les mois à venir.

Et les syndicats ne vont pas attiser, comme dans les pays précités les manifestations dans les rues et les grèves, quand invariablement il faudra s’attaquer à notre fonction publique quand on voit que tous nos « partenaires » de l’euro, font mieux avec moins, sur ce plan là. Alors il faudra bien en 2012 s’attaquer à tout cela et je persiste à croire que l’UMP ne veut pas avoir à gérer la situation à ce moment là, que Sarkozy soit candidat ou non, il sera important pour eux de perdre.

Et encore aujourd’hui à l’annonce du nouveau plan budgétaire gouvernemental qui doit compenser la baisse de la croissance prévue en 2012-2013 qu’ils ne pouvaient décemment pas laisser à 1,6%, rien n’est fait pour réduire le déficit de la France. A peine 1,6 milliard de nouvelles économies sur la fonction publique alors que le déficit est de 160 milliard ! On est loin et des excédents budgétaires non plus que d’être en dessous des 3% prévus au niveau européen. Encore la patte de Nicolas Sarkozy et donc de ceux qui tirent les ficelles de ce pantin dans les coulisses de l’UMP. Ce budget ne tiendra pas jusqu’aux élections présidentielles de 2012, mais c’est le « pathétique » budget de la France, alors qu’il y a le feu à la maison Europe !

Que cherchent-ils vraiment ceux qui prétendent nous gouverner ? Comment penser une seule minute qu’avec de telles potions et un tel environnement, la France puisse se redresser demain et les français retrouver un meilleur futur ? « Encore un moment Monsieur le bourreau » semble être leur seul credo. Pour défendre leurs prébendes et ceux de leurs affidés.

Quand est-ce que les français vont-ils mettre fin à cette mascarade ? Comment cela va-t-il se passer ? Faudra-t-il encore attendre de voir des millions de français s’appauvrir un peu plus avant que de réagir ? Comment, en avril prochain, ne pas trouver le bon bulletin de vote qui ne soit ni UMP ni PS ?

La vacuité que de vouloir faire une Europe politique.

Que ceux qui vivent de la chose politicienne cherchent à avoir la primauté sur toutes choses est bien légitime. Qui peut jeter la pierre à des individus comme vous et moi qui cherchent à défendre leur beefsteack ou simplement leurs moyens de subsistance ? Mais quand ils nous assènent à longueur de temps qu'il importe que demain et encore plus qu'hier il "faut" une plus forte intégration européenne et que c'est "la" solution pour résoudre la crise actuelle, il importe que tous les êtres de bon sens puissent leur rire au nez. De la même manière qu'il importe de la faire vis à vis de ceux qui professent que le communisme n'a pas marché, parce qu'on n'a pas assez fait de communisme.
Dans ces réunions hautement "politiques" auxquelles nous assistons de plus en plus fréquemment entre les "grands" de l'Europe, qui y voit-on ? Des chefs d'Etat et leurs ministres des finances. Qui sont-ils ? De quelles expertises économiques peuvent-ils se prévaloir ? Strictement d'aucune et au contraire pour la plupart d'entre eux. L'état actuel des pays européens en particulier est bien la preuve que depuis des dizaines d'années le monde occidental souffre avant tout d'une profonde méconnaissance de la part de leurs dirigeants de la simple science économique.
Quand est-ce que les français comprendront qu'il importe de donner - qu'il est de plus en plus urgent de donner - le pouvoir économique à la société civile et d'écouter les économistes qui ne parlent d'ailleurs que de bon sens. Regarder simplement la prodigalité de ceux qui nous gouvernent à l'exemple de tous ceux qui, dans leurs familles, doivent sous peine de disparaître gérer leurs budgets à l'euro près est risible, tragico-risible. Qui peut encore croire à une quelconque crédibilité de leur part.
Une société est une machine. Bien sur une machine humaine, mais une machine tout de même dans le fonctionnement de laquelle il faut en permanence optimiser. Pour non seulement la faire produire le plus possible, mais que, bien "huilée", elle apporte la meilleure satisfaction possible à un maximum d'intervenants. Et quand on parle satisfaction pour un être humain, c'est aussi en fonction des valeurs qui sont les siennes. Et c'est à ce moment là de la réflexion que l'on peut poser la question de savoir qui doit prédominer pour la gouvernance de la machine, le politique ou l'économique ?
On peut répondre par l'absurde à cette question. Sans création préalable de richesses il ne peut y avoir de "politique", tant le politique c'est avant tout la répartition des richesses crées. Cela revient en fin de compte à "récompenser" au plus près de leurs mérites, les acteurs de cette machine afin de les rendre plus performants. Pour en accroître l'efficience pour le bénéfice du plus grand nombre. A l'inverse, les limites à ne faire que de la politique, c'est à dire la gestion harmonieuse et préalable des acteurs de production ne pourrait se faire que dans des petites structures et trouverait sa limite qu'avec la "production", ou non, des moyens vitaux de subsistance de ses membres. Pas dans une société de 7 milliards d'acteurs. L'économie doit avoir là, la préséance sur le politique.
Le politique au contraire de l'économique - qui pourrait lui, fonctionner par des réponses "mécaniques" de relation de causes à effets, comme de plus en plus d'analystes le démontrent par les faits passés, - est œuvre humaine et si l'économique peut équilibrer un "marché" par l'optimisation de produire toujours plus et mieux, le politique au contraire est œuvre humaine pure et répond de critère subjectifs. Et quand c'est un politicien qui les pose ..... L'homme politique dans sa plus subsidiarité minimale déjà, ne recherche à travers son action que son intérêt personnel, quoiqu'ils puissent s'en défendre.
Alors dans ce marché européen qui a voulu, tant avec le projet de TCE qu'avec Lisbonne, substituer une plus grande emprise politique sur cette libre circulation purement économique des biens et des personnes, l'exercice a trouvé ses limites. Se résoudre à plus d'intégration politique européenne, que les peuples d'ailleurs ont refusé et qu'il refuseraient encore plus aujourd'hui, est une fuite en avant qui ne vise qu'à satisfaire l'ego des politiciens, certainement pas l'optimisation de la "machine". Et ce qui est a-normal ne peut qu'échouer. Toute l'analyse de ces dix dernières années le montre. Pourquoi s'entêter ? Avec quelle légitimité jouent-ils aux apprentis sorciers, "nos" dirigeants ?
Il importe, au contraire et vite, de revenir, quel qu'en soit le prix, au statu quo ante. Ceux qui sont passés outre la votation populaire du 29 mai 2005 n'ont plus de légitimité et ils s'enfoncent dans la prodigalité avec de l'argent qu'ils n'ont pas. Fallait-il la réaction d'un Papandréou qui a voulu, peut être par "manœuvre de la dernière chance pour lui", redonner la parole à son peuple, pour s'en rendre compte ? Ceci montre bien les limites de ce qu'est la réalisation européenne aujourd'hui : une bulle politique qui ne va pas manquer d'éclater. L'UE n'a pas besoin du seul "volontarisme dans l'action" quand on ne sait déjà pas où il faut aller. Dans la grande Histoire, personne n'a pu longtemps imposer un constructivisme à une nation. Vouloir détruire le sentiment national avant que de le faire, tue le "malade" et n'a plus de sens.
Il importe aujourd'hui, comme les libéraux le demandent de revenir à ce qui a fait la richesse des nations, redonner le pouvoir à la société civile et au libre arbitre de chaque individu avec un Etat minimal.
Je ne me "bat" pas tant pour faire valoir ce point de vue qui est dans la force des choses et inéluctable, que de faire qu'il advienne le plus vite possible. Et quand moins de parlotes auront lieu dans tous ces conseils qui ne "tournent", de plus en plus, que pour faire plaisir à ceux qui en font partie, ce sera déjà une grand bouffée de libertés ( et d'économies) qui sera donné à l'Europe. Et ce seront là encore les hommes et eux seuls, par leurs actions individuelles, qui les reconstruiront ces pays et cette Europe. Hayek et l'école autrichienne ont suffisamment théorisé là dessus.
Cordialement

mercredi, octobre 19, 2011

L’oraison funèbre du libéralisme ou des partis conservateurs?

par Emmanuel Garessus

Le déclin du libéralisme nous est promis par les médias lors des élections de ce dimanche. Depuis plus d’un siècle, la tendance baissière semble être la nature habituelle des partis d’inspiration libérale
Le déclin du libéralisme nous est promis par les médias lors des élections de ce dimanche. Depuis plus d’un siècle, la tendance baissière semble être la nature habituelle des partis d’inspiration libérale. En 1901, lors des journées de son parti, le libéral allemand Friedrich Naumann consacrait son exposé sur l’affaiblissement du libéralisme, selon un éditorial de la Frankfurter Allgemeine sur l’«oraison funèbre du libéralisme»1. Aujourd’hui, ni le PLR suisse, ni le FDP allemand, ni le minuscule Parti Libéral Démocrate français ne dépassent le statut de partis largement minoritaires.
Pourtant les idées libérales sont une alternative au «centralisme démocratique» imposé avec force de Washington à Bruxelles et qui ne mène qu’à une succession de crises. N’est-on pas en train, avec la crise de la dette européenne, de traverser la plus grande expérience de déresponsabilisation de l’histoire économique? Au moment où les socialistes chantent le soi-disant échec du capitalisme, les dirigeants européens reprennent leur politique centralisatrice et jouent la carte de l’économie administrée. «L’Europe a besoin des vertus slovaques», titrait en couverture la NZZ de samedi. La Slovaquie, qui a d’abord refusé le «plan de sauvetage grec», a fait preuve de responsabilité morale, elle qui, comme l’Estonie et la Finlande, a entrepris les réformes exigeantes que l’Europe latine se refuse. La NZZ rappelle que la mentalité d’endetté mène à une impasse. Et pour sortir d’une impasse, rien ne sert d’un G20 ou d’un sommet des chefs d’Etat européens. La seule solution, c’est la marche arrière.
Les partis issus du libéralisme sont trop courtois avec l’UE. Craignent-ils de présenter les mérites de l’économie de marché? Chacun vante les mérites de Steve Jobs et du groupe Apple. Mais n’est-ce pas un symbole du capitalisme triomphant, orienté corps et âme sur la productivité et le profit pour les bienfaits de la communauté? Les «indignés», iPhone à la main, le comprennent-ils? Certains partis «libéraux auraient pu le rappeler et, parallèlement, se distancier des managers de banques dont les risques sont transférés à la communauté. Qu’est devenue la responsabilité individuelle dans l’économie actuelle? Les partis d’«inspiration libérale» auraient pu montrer que nous ne traversons «pas une crise de la spéculation, mais bien la menace d’un défaut possible d’obligations souveraines présentées comme les plus sûres, d’une réglementation qui a forcé leur détention par les institutions financières, et d’un dépassement dangereux des déficits», ainsi que l’explique Alain Madelin2.
La garantie dont jouissent les grandes banques est une gigantesque subvention qu’il convient de dénoncer. Quand décidera-t-on de mettre en œuvre les règles du capitalisme?
La campagne électorale n’a traité l’Europe que sur le thème «du franc fort». Quelle tristesse! Les raisons culturelles et morales de la crise auraient mérité davantage de place. Car la crise européenne montre aussi que l’Etat social n’est pas seulement trop cher. Il conduit à la ruine des assurances sociales, provoque la rupture du tissu politique et social et empêche toute incitation à la coopération sociale spontanée. Le résultat se lit d’Athènes à Paris. L’excès d’Etat social mène à une diminution du niveau de vie de tout un pays.
La morale est du côté de l’économie de marché, ainsi que le montre Viktor Vanberg dans une étude sur l’économie et la mo-­
rale3. L’étude des règles permettant d’accroître le bien commun est inséparable de l’économie de marché. Depuis 1776 et Adam Smith, avec la «Richesse des nations», l’économie s’est préoccupée des mérites de l’échange, de ce qui «devrait être «et non pas uniquement de ce «qui est». La «théorie de la justice» de John Rawls, parue en 1971, indiquait pour sa part comment l’économie de marché facilitait la coopération sociale et la réciprocité. L’économie de marché ne comporte pas de déficiences éthiques et n’a nul besoin d’un ajout «social». Ses résultats sont convaincants. Il suffit de considérer le sens des flux migratoires, des pays socialistes vers les économies capitalistes. Le capitalisme souffre pourtant d’un défaut politiquement coûteux. Il est remis en cause par les demandes d’interventions des employés menacés par des concurrents plus innovants ou moins coûteux. Car le capitalisme comporte deux faces, l’une agréable et l’autre exigeante. Les deux sont indissociables. Pourtant la concurrence est aussi un formidable mécanisme d’incitation (à l’innovation et à la prise de risque), un processus de découverte (essais et erreurs) et un instrument de dépossession du pouvoir (car personne n’a le monopole du savoir).
La concurrence accroît le bien commun en transformant les motivations d’une action égoïste (la recherche du profit) en une action solidaire. Un individu augmente ses chances de revenu par une offre attractive aux consommateurs (iPhone par exemple). Cette quête du meilleur produit ou du meilleur service accroît la productivité et la liberté de choix. C’est un gain pour toute l’économie. Mais les fruits du capitalisme ne sont pas gratuits. Les employés et les actionnaires sont sous pression et incités à prendre des risques.
Les partis de droite ont été «conservateurs» durant cette campagne, se limitant à la défense du statu quo et de leurs groupes d’intérêt, comme les partis de gauche et leur défense des fonctionnaires. Certes la tâche des partis d’inspiration libérale n’était pas aisée. La liberté se définit par la négative, par l’absence de contrainte d’un individu sur un autre. Le libéral refuse le paternalisme étatique et prône une politique d’abstinence de l’Etat forcément impopulaire, voire élitaire, et minoritaire.
Mais au moment où le monstre liberticide européen continue à s’enfoncer et menace les récalcitrants, suisses, slovaques et estoniens, les vertus de responsabilité individuelle devraient être davantage défendues. C’est une question de morale.

1. Grabrede auf den Liberalismus, Rainer Hank, FAZ, 1.1.2011
2. 
Lettre ouverte à Arnaud de Montebourg, Alain Madelin, Institut Turgot, 14.10

3. Moral und Wirtschaftsordnung, Viktor Vanberg, Walter Eucken Institut, Ordo, 2011

samedi, octobre 15, 2011

Est-ce d'une telle société dont nous avons besoin ?




"« Croyez-vous vraiment que nous voulons que nos lois soient respectées ? dit Ferris. Au contraire, nous voulons qu’on les enfreigne. Il va falloir vous mettre dans la tête que nous ne sommes pas des enfants de chœur, monsieur Rearden. Comprenez-moi bien : Nous ne sommes plus à l’époque des beaux gestes. C’est le pouvoir qui nous intéresse, rien d’autre. Vous n’étiez que des amateurs à ce jeu-là. Alors que nous savons y faire et vous feriez mieux de le piger. Gouverner des hommes innocents est impossible. Le seul pouvoir d’un Etat, c’est de mettre les contrevenants hors d’état de nuire. Et quand il n’y a pas assez de contrevenants, on en fabrique. Il suffit de déclarer tellement de choses hors la loi qu’il devient impossible de vivre sans l’enfreindre. Qui voudrait d’une nation de citoyens respectueux des lois ? Que pourrait-on en tirer ? Mais si vous promulguez des lois qui ne peuvent être ni respectées ni appliquées ni objectivement interprétées, vous fabriquez une nation de fraudeurs … Et là, il ne reste plus qu’à en récolter les fruits. Voilà la méthode, monsieur Rearden. C’est la règle du jeu. Quand vous l’aurez comprise, nous n’aurons plus aucun mal à faire affaire ensemble. »

Vient de paraître l'excellente traduction par Sophie Bastide-Foltz, de l'ouvrage de référence d'Ayn Rand - Atlas Shrugged" - écrit en 1957 et ce, sous le titre "La Grève".

Ce texte représente tant d'analogies avec ce que nous connaissons, plus de 50 ans après ce livre quasi prophétique, que je n'ai pu m'empêcher de vous soumettre cet extrait. Comme le démontre Philippe Némo dans son récent ouvrage "La régression intellectuelle de la France", la "mère de toutes les réformes en France", passe par la révocation des récentes lois Gayssot et celles du même acabit. Ce sont plus de 90% des lois qu'il importe de supprimer en France pour simplement libérer les individus et donc la croissance.

lundi, mai 09, 2011

2012 Vers la double ruine ! par Michel de Poncins

Les journaux et les médias sont remplis des états d'âme des divers concurrents à la future élection présidentielle, ce qui est étrange pour des personnes qui sans doute ne croient guère à l'existence de l'âme. Une double certitude ressort de l'examen des programmes des divers candidats présumés ou réels qui se ressemblent tous. Les projets préparent la double ruine. La première ruine viendra de la persistance probable des déficits publics, aucune mesure crédible n'étant prévue pour les éviter vraiment. La deuxième ruine résultera de la poursuite sans pitié du déluge de lois qui démantibule la France depuis bien longtemps. Quand un candidat, quelle que soit sa couleur apparente, nous annonce 80 propositions, c'est bien un ouragan législatif avec les conséquences négatives de cette seule perspective. Devant l'immense danger, il est nécessaire de s'attarder un peu sur ce déluge.
D'abord dans l'organisation de la France telle qu'elle est, une loi n'est jamais complète avant de multiples « dépendances » : décrets d'application, circulaires, interprétations jurisprudentielles et usage de recours divers éventuels allant parfois jusqu'à l'Europe. Si les lois ont besoin de dépendances, c'est parce qu'elles s'inscrivent dans une galaxie d'usines à gaz. Du temps de Chirac une codification a abouti à 61 codes avec 10 millions de mots ! Il est des chances pour que depuis lors d'autres paquets de lois soient apparus avec d'autres millions de mots. Il est donc nécessaire de raccorder les nouvelles lois à ces millions de mots, ce qui implique ces « dépendances » et bien entendu jamais l'on arrivera à la véritable clarté. En France, il est impossible d'exercer n'importe quelle activité sans encourir le risque d'être englouti par ce véritable tsunami.

LES EXPLICATIONS

Dans l'énoncé des programmes, les futurs fabricants de lois dénoncent pour se justifier des aspects désolants du désastre français comme pêle-mêle : la dégradation du pouvoir d'achat, le chômage, les retraites insuffisantes, les délocalisations, etc. Il y a lieu alors de rappeler le principe des calamités qui s'énonce ainsi : « Quand les Hommes de l'État ont créé une première calamité, et, dès lors que cette première calamité devient trop visible, ils en créent une deuxième pour corriger la première et ainsi de suite ». Les futures lois dont ils nous menacent s'inscrivent dans ce schéma mais ils se garderont bien de préciser que les calamités innombrables viennent justement des politiques socialisantes que tous les gouvernements ont pratiqué depuis des décennies.
Une autre cause de la déferlante se situe dans la multiplication du nombre des ministres, car un ministre n'existe que s'il déclenche des lois. L'on se souvient de ce premier ministre qui avait prétendu juger l'activité des ministres en les jugeant justement sur leur aptitude à faire voter des lois. A l'activité incongrue des ministres, dont beaucoup sont inutiles, s'ajoute celle des parlementaires : avoir une loi portant son nom revient à bénéficier d'une publicité dont personne n'a jamais essayé de calculer la valeur qui doit être grande.

LES CATEGORIES DE LOIS

Une loi qui n'a pas reçu ses dépendances est une loi inapplicable, une sorte de loi en suspens : les exemples sont permanents. Il est des lois, qui n'auront jamais leurs dépendances : ce sont des lois mortes aussitôt que nées ; les experts comptent que, depuis 2007, peut-être 30 % des lois votées sont ainsi des lois mortes-nées.
Il existe des lois inapplicables car inintelligibles et la lecture des rapports de la Cour des comptes est édifiante à cet égard. Un grand nombre sont contradictoires avec d’autres et certaines sont rétroactives : le droit fiscal en est peuplé et le budget 2012 en prépare. Il faut compter avec les lois en mouvement perpétuel, ce qui est le cas des nombreuses lois sur le logement.
Il y a, plus fort encore, ce sont les lois en « coma avancé » : en effet, une foule d'organismes sont aux aguets pour détruire les lois après coup, ainsi le conseil d'État ou le conseil constitutionnel. L'Europe est embusquée avec la Cour de Luxembourg en dernier recours. Quand le coma se réalise effectivement, parfois au bout de longues années, il est rétroactif : la république a inventé la mort rétroactive ce qui, pour des partisans de la culture de mort, est finalement assez logique.
Chirac a innové en avril 2007 avec la loi « pantomime » ; il a déclaré devant le prompteur qu'il allait promulguer une loi, mais qu'il demanderait tout aussitôt au gouvernement de mettre en chantier une nouvelle loi qui pratiquement détruirait la loi que son auguste main allait parapher : nous nous trouvons une fois de plus devant une grosse farce.

L'EFFET DE PAUPERISATION

L'influence très négative sur la richesse de la nation de tout ce micmac est dramatique.
Ces gens, qui parlent la bouche pleine des prétendus droits de l'homme, ignorent ou feignent d'ignorer que le premier droit, non de l'homme, mais des hommes est la sécurité juridique ; l'absence de sécurité juridique conduit à l'arbitraire et au totalitarisme ; les citoyens-esclaves ne s'y retrouvent pas et les fabricants de la loi, seuls connaisseurs de la jungle, agissent selon leur bon plaisir, allant jusqu'à asservir la justice à leur profit.
Dans l'attente que la loi soit complétée par ses dépendances, entreprises et particuliers sont en suspens et une foule de projets sont arrêtés purement et simplement, ce qui est une cause importante de la paupérisation du peuple français. Le temps d'attente peut être fort long et prolonger l'incertitude sur les investissements : le va-et-vient public actuel en attente des derniers « réglages » de la nouvelle fiscalité du patrimoine est véritablement tragique.
Seuls les spécialistes sont capables de fournir des avis valables sur certaines lois et les entreprises sont condamnées à des honoraires inutiles pour naviguer dans cet océan sans rivage ; ne pas oublier l'obligation pour les dirigeants de consacrer une partie de leur temps à ce sujet et parfois de prendre des décisions anti économiques sous la pression des lois.
La paupérisation de la France, c'est-à-dire plus généralement l'effet de ruine, n'est pas du tout due au hasard mais à des causes très précises. A ce titre, la rafale des lois est comparable aux mines antipersonnel qui éclatent sous les pas du promeneur dans certaines régions du globe en détruisant tout.

MADAME THATCHER

À l'égard de l'ouragan législatif et de bien d'autres calamités, les perspectives de l'après 2012 paraissent plutôt sombres car la classe politique française est figée dans les mêmes postures depuis longtemps.
Certains pays pourtant ont su bouger. Avant Thatcher, la Grande-Bretagne était empêtrée dans des problèmes bien plus redoutables que ceux de la France d'aujourd'hui et était promise au déclin. Nous ne savons pas si la célèbre Baronne a freiné l'ouragan législatif. En tout cas, elle a sauvé le navire en perdition et ses successeurs, quels qu'ils soient, ont poursuivi.

Michel de Poncins

vendredi, mars 18, 2011

Le FN, libéral ou collectiviste ?



Cette fois c'est Valeurs Actuelles dans son édition du 10 mars 2011 qui revient sur la posture idéologique du Front National. Dans mon article d'avril 2007 sur ce même blog à ici en cliquant j'étais persuadé, à lire son programme, que parmi les candidats en présence lors de l'élection présidentielle de 2007, Jean-Marie Le Pen était le plus libéral d'entre eux. L'individu, pour lui primait le collectif. Et j'exprimais dans cet article que l'ostracisme virulent à son encontre, dans les médias, ne pouvait s'expliquer que par ses prises de positions libérales pour générer tant de haine de la part de ses adversaires. Mais il n'y avait que ses adversaires qui savaient y voir le danger au contraire des libéraux qui se contentaient "d'aboyer avec les loups".

Maintenant que Marine Le Pen est la nouvelle présidente du FN, la défense des individus passe, non pas par leurs émancipations, mais par le renforcement de l'Etat protecteur. Que s'est-il passé pour prendre un tel virage à 180° ? Postures pour prendre le pouvoir ? Libérale en 1986 dans la foulée de Thatcher et Reagan ? Antinomique de la réalité en 2012, quand la France n'a plus d'argent dans ses caisses en 2011 et que sa dette est à la limite de sa capacité de financement sur les marchés extérieurs ? Un des problèmes que l'on peut se poser aujourd'hui est celui de savoir si la défense du libéralisme est électoralement porteur pour conquérir le pouvoir en 2012 ? Je ne le crois pas. Mais ce dont je suis sur, c'est que le Président de l'exécutif en 2012, qui aura le mistigri de la gestion de la France, devra couper dans les dépenses et demander aux français de se serrer la ceinture. Pas aux 200 familles les plus riches dont la seule fortune ne paieraient pas les intérêts de notre dette pour un an, mais à tous les français !

Il n'empêche qu'il faut laisser à Marine Le Pen, au FN et à ses adhérents, le choix de leurs arguments électoraux. Par contre je ne comprendrais pas que les libéraux, au moins eux, puissent reprocher au FN de travestir, par démagogie, leurs convictions intimes libérales, sous les oripeaux d'un collectivisme le plus marqué. Il semblerait toutefois et qui va me contredire là-dessus, que l'on ne fasse campagne en France, que sur ce que les français veulent entendre et qu'une fois au pouvoir, la politique menée est toute autre. En tous cas pas M. Nicolas Sarkozy. Mais si je connais bien le système électoral et la gouvernance française, le Président de la République nommera un Premier Ministre et son Gouvernement qu'à l'issue des législatives qui suivront son élection et donc dans la nouvelle majorité qui sortira de ces élections. Il ne sera plus temps à ce moment là de parler d'idéologie mais d'un programme gouvernemental réaliste qui prendra en compte et la situation de la France et de ses possibles pour les années à venir. Les français à ce moment là seront-ils raisonnables ou rêveurs.

Les mois à venir nous diront tout cela.

samedi, janvier 15, 2011

Revenu de base inconditionnel




Voilà un article paru dans le journal de Genève "Le Temps" du 14 janvier 2011. Celui qui commet cet article est Docteur en Sociologie du travail "Basic Income Earth Netywork - Suisse".
Si pour ma part je suis foncièrement contre cette hypothèse de donner un revenu de base à chacun des citoyens d'un pays, j'ai pensé intéressant de publier cet article afin et d'en discuter et de permettre à ceux qui sont pour ou contre ce "nouvel ordre économique" d'en prendre connaissance afin de pouvoir en "débattre".

Donner un revenu de base à chacun sans qu'il y ait une contrepartie en matière de travail et de contribution à la richesse commune me semble pour ma part, au delà d'être une ineptie, être une méconnaissance profonde de la nature humaine. Bernard Kundig conclu son article par un " "Le revenu de base unit les principes du libéralisme et du socialisme afin qu'ils constituent un réel centre politique". Et ce serait la condition sine qua none de la survie de nos démocraties qu'il qualifie de "libérales".

Il faut lire cet article pour voir qu'à chaque paragraphe et avec force "si" et même s'il parle pour la Suisse, il n'apprécie qu'une facette du problème et parle de théorie seulement. D'abord à commencer par le fait de vouloir remplacer tous les différents organismes d'aides par un organisme unique - qui ne s'occuperait plus d'un droit à une aide puisque tout le monde y aurait droit et on voit bien que là c'est aussi empêcher toute fraude (ce en quoi je reste d'accord avec lui sur ce point sauf pour ceux qui chercheront à profiter deux fois ou plus de ce "revenu", car il n'y a pas de limite à l'esprit humain) - ce qui ferait réaliser des économies considérables à la collectivité. Encore faut-il que tous ces gens affectés précédemment à ces anciennes taches ne puissent rester à la charge de l'Etat ce qui n'est pas fait encore.

Ensuite il sait bien qu'il faut limiter aux seuls citoyens cette manne et il se pose quand même à la fin de l'article le sort qu'il faut réserver aux émigrés. Avec force "si" il suggère qu'il faille pour eux un délai de carence et un temps minimal passé sur le territoire suisse. C'est sur que si ce délai "d'appartenance" est long, tous les "si" sont donc possibles et inchiffrables. Sauf que pour rester sur un territoire et pour y vivre, il faut pour ces gens là toucher un revenu. Comme M. Kundig a développé plus haut dans l'article que les employeurs tiendrons compte dans le revenu qu'ils vont allouer à ceux qui travaillent de l'allocation de base que ces gens auront reçue par ailleurs, il faut donc voir que ces "émigrés" vont entrer en concurrence "déloyale" avec ceux qui auront déjà touché une partie de leur rémunération par d'autres voies. Ils seront bien obligés soit de partir soit d'être employeurs eux-mêmes.

Et je passe sur ces chimères que de vouloir ainsi permettre à tous "d'exister matériellement et socialement sans être contraint d'accepter un emploi rémunéré". Il faut vraiment, mais c'est là mon seul avis, complètement dévoyer le mot "travail" et c'est dommage de la part d'un "docteur en sociologie du travail". Et si l'on pousse un peu plus la réflexion sur ce point, c'est que le mot travail ne serait pas là, pris dans son rôle social dans une société donnée mais uniquement en tant qu'un ensemble de contraintes liées à cette activité. Je pense que l'on ne peut mélanger les mots "travail" et "passe-temps". Parce qu'il importe de relever ailleurs dans cet article que chacun pourrait ainsi choisir entre bénévolat et travail rémunéré (et donc productif). Hey Monsieur Kundig, dans quelles proportions s'il vous plaît ? Car si faire du bénévolat c'est la panacée, tout le monde voudra en faire et plus nombreux ils seront plus leur "lobby" va défendre une simple augmentation de ce revenu de base. Cela me semble une évidence. On n'a pas encore parlé de la "démultiplication des pains et de Dieu, mais il faudra bien en arriver là si tous, nous voulons être "libres" pour faire du bénévolat ! Qui va alors décider qui fera du bénévolat et qui va travailler ? Va-t-on alors débattre du concept d'année(s) sabbatique(s) ? Alors là je dis stop M. Kundig, mais ce concept c'est celui de la société libérale, pas de celui du libre choix de pouvoir travailler ou être payé à ne rien faire dont vous nous entretenez.

Si bien sur ce concept que développe ici, lui et certains autres, me semble une véritable chimère qui de plus ne peut donner un véritable sens à la vie humaine, ce que je veux bien développer ailleurs, la question que je me pose est celle de la cause et de la raison d'un tel article. Qui plus est aussi la "qualité d'expertise" qu'un docteur de sociologie du travail peut avoir pour le faire. Si moi je m'essayais à écrire un tel article, n'étant pas "docteur en sociologie" du travail, le journal "Le Temps" le ferait-il paraître. Mais comme il s'agit d'un "docteur", on le fait. Donc cela ouvre mon questionnement sur le fait de savoir d'abord quelle est la thèse qu'il importe de défendre pour avoir le titre de docteur en sociologie du travail et quelle université l'a décerné ? Et aussi je me pose la question si une telle publication est "utile" à la société qui nous permet à tous de vivre.

Certains de ceux qui se pensent "libéraux" voudraient eux aussi dispenser l'homme de devoir travailler pour vivre, afin donc de les "libérer". Cela ne peut fonctionner au niveau d'un Etat alors encore moins au niveau de la planète Terre. Et surtout, mais c'est peut-être là aussi partie de mon éducation judéo-chrétienne, c'est rabaisser l'être humain à un niveau plus qu'archaïque. Et vraiment peu d'individus seraient capables de limiter leur vie à une existence contemplative comme celle des ermites. Encore faut-il aussi à ces gens là que d'autres qui travaillent viennent leur faire la charité de leur nourriture. Car le corps à certaines exigences incontournables.