Voilà un article paru dans le journal de Genève "Le Temps" du 14 janvier 2011. Celui qui commet cet article est Docteur en Sociologie du travail "Basic Income Earth Netywork - Suisse".
Si pour ma part je suis foncièrement contre cette hypothèse de donner un revenu de base à chacun des citoyens d'un pays, j'ai pensé intéressant de publier cet article afin et d'en discuter et de permettre à ceux qui sont pour ou contre ce "nouvel ordre économique" d'en prendre connaissance afin de pouvoir en "débattre".
Donner un revenu de base à chacun sans qu'il y ait une contrepartie en matière de travail et de contribution à la richesse commune me semble pour ma part, au delà d'être une ineptie, être une méconnaissance profonde de la nature humaine. Bernard Kundig conclu son article par un " "Le revenu de base unit les principes du libéralisme et du socialisme afin qu'ils constituent un réel centre politique". Et ce serait la condition sine qua none de la survie de nos démocraties qu'il qualifie de "libérales".
Il faut lire cet article pour voir qu'à chaque paragraphe et avec force "si" et même s'il parle pour la Suisse, il n'apprécie qu'une facette du problème et parle de théorie seulement. D'abord à commencer par le fait de vouloir remplacer tous les différents organismes d'aides par un organisme unique - qui ne s'occuperait plus d'un droit à une aide puisque tout le monde y aurait droit et on voit bien que là c'est aussi empêcher toute fraude (ce en quoi je reste d'accord avec lui sur ce point sauf pour ceux qui chercheront à profiter deux fois ou plus de ce "revenu", car il n'y a pas de limite à l'esprit humain) - ce qui ferait réaliser des économies considérables à la collectivité. Encore faut-il que tous ces gens affectés précédemment à ces anciennes taches ne puissent rester à la charge de l'Etat ce qui n'est pas fait encore.
Ensuite il sait bien qu'il faut limiter aux seuls citoyens cette manne et il se pose quand même à la fin de l'article le sort qu'il faut réserver aux émigrés. Avec force "si" il suggère qu'il faille pour eux un délai de carence et un temps minimal passé sur le territoire suisse. C'est sur que si ce délai "d'appartenance" est long, tous les "si" sont donc possibles et inchiffrables. Sauf que pour rester sur un territoire et pour y vivre, il faut pour ces gens là toucher un revenu. Comme M. Kundig a développé plus haut dans l'article que les employeurs tiendrons compte dans le revenu qu'ils vont allouer à ceux qui travaillent de l'allocation de base que ces gens auront reçue par ailleurs, il faut donc voir que ces "émigrés" vont entrer en concurrence "déloyale" avec ceux qui auront déjà touché une partie de leur rémunération par d'autres voies. Ils seront bien obligés soit de partir soit d'être employeurs eux-mêmes.
Et je passe sur ces chimères que de vouloir ainsi permettre à tous "d'exister matériellement et socialement sans être contraint d'accepter un emploi rémunéré". Il faut vraiment, mais c'est là mon seul avis, complètement dévoyer le mot "travail" et c'est dommage de la part d'un "docteur en sociologie du travail". Et si l'on pousse un peu plus la réflexion sur ce point, c'est que le mot travail ne serait pas là, pris dans son rôle social dans une société donnée mais uniquement en tant qu'un ensemble de contraintes liées à cette activité. Je pense que l'on ne peut mélanger les mots "travail" et "passe-temps". Parce qu'il importe de relever ailleurs dans cet article que chacun pourrait ainsi choisir entre bénévolat et travail rémunéré (et donc productif). Hey Monsieur Kundig, dans quelles proportions s'il vous plaît ? Car si faire du bénévolat c'est la panacée, tout le monde voudra en faire et plus nombreux ils seront plus leur "lobby" va défendre une simple augmentation de ce revenu de base. Cela me semble une évidence. On n'a pas encore parlé de la "démultiplication des pains et de Dieu, mais il faudra bien en arriver là si tous, nous voulons être "libres" pour faire du bénévolat ! Qui va alors décider qui fera du bénévolat et qui va travailler ? Va-t-on alors débattre du concept d'année(s) sabbatique(s) ? Alors là je dis stop M. Kundig, mais ce concept c'est celui de la société libérale, pas de celui du libre choix de pouvoir travailler ou être payé à ne rien faire dont vous nous entretenez.
Si bien sur ce concept que développe ici, lui et certains autres, me semble une véritable chimère qui de plus ne peut donner un véritable sens à la vie humaine, ce que je veux bien développer ailleurs, la question que je me pose est celle de la cause et de la raison d'un tel article. Qui plus est aussi la "qualité d'expertise" qu'un docteur de sociologie du travail peut avoir pour le faire. Si moi je m'essayais à écrire un tel article, n'étant pas "docteur en sociologie" du travail, le journal "Le Temps" le ferait-il paraître. Mais comme il s'agit d'un "docteur", on le fait. Donc cela ouvre mon questionnement sur le fait de savoir d'abord quelle est la thèse qu'il importe de défendre pour avoir le titre de docteur en sociologie du travail et quelle université l'a décerné ? Et aussi je me pose la question si une telle publication est "utile" à la société qui nous permet à tous de vivre.
Certains de ceux qui se pensent "libéraux" voudraient eux aussi dispenser l'homme de devoir travailler pour vivre, afin donc de les "libérer". Cela ne peut fonctionner au niveau d'un Etat alors encore moins au niveau de la planète Terre. Et surtout, mais c'est peut-être là aussi partie de mon éducation judéo-chrétienne, c'est rabaisser l'être humain à un niveau plus qu'archaïque. Et vraiment peu d'individus seraient capables de limiter leur vie à une existence contemplative comme celle des ermites. Encore faut-il aussi à ces gens là que d'autres qui travaillent viennent leur faire la charité de leur nourriture. Car le corps à certaines exigences incontournables.