J’ai lu avec intérêt votre « Ce que nous voulons faire pour la France ». Tout d’abord faire un parti aux mots. Pourquoi exprimer un "nous voulons" à la place d'un "je veux" quand il est manifeste que vous vous mettez personnellement en avant pour être l’initiateur de cet appel à révolutionner la France ? Les français ont besoin de "panache blanc" pour s'y rallier !
Tout ce que vous dites correspond au bon sens et j’y adhère complètement. Un tel programme mis en œuvre en 2007 et ce sera à n’en pas douter le début d’une nouvelle ère pour la France. Mais vous êtes bien seul et il manque d’évidence un bémol pour entreprendre un tel programme et c’est celui de sortir vainqueur d’un affrontement inévitable avec les syndicats qui montrent d’évidence et depuis des années qu’ils entendent ne rien toucher aux prérogatives qui leur permettent, au dessus de notre démocratie parlementaire, de faire la politique de la France. Et toute votre capacité « légendaire » à négocier n’y pourra rien sauf à avancer « à la marge » et dans des dizaines années, ce qui sera bien inutile comme vous l’exprimez.
Vous dites à juste titre que la révolution démocratique que nous devons faire ne peut se satisfaire de demi-mesures et qu’il importe, pour gagner, de réaliser à la fois, la relance de la croissance, revitaliser la démocratie et dégager les français de l’appareil administratif, ce qui passe en particulier par une réforme du statut de la fonction publique et par une réduction drastique de son personnel, qui a augmenté de plus de 1 million en 20 ans.
Avec la notoriété qui est la vôtre et la réussite que vous avez eu lors des missions précédentes qui vont ont été confiées – je suis le témoin de ce que vous avez fait à Air France où vous avez su changer la mentalité des employés de cette grande entreprise nationalisée et conduire de ce fait à ce qu’elle soit aujourd’hui l’une des plus rentables du monde – il y a fort à parier que tous les partis politiques de gouvernement aimeraient vous compter parmi leurs « notables ».
La campagne électorale pour la présidence de la République est lancée et je les vois tous ratisser le plus largement possible. Mais je sais aussi que vous ne souhaitez pas et à juste titre « monter au créneau » pour soutenir des programmes stériles pour la France alors qu’elle doit changer radicalement de cap. Le simple fait de proposer dans votre programme la réduction en 5 ans de 300.000 fonctionnaires et de revenir sur cette période à l’équilibre des dépenses publiques n’est accepté dans les faits par aucun des partis de gouvernement. Ils ne peuvent donc s’appuyer sur vous. Et vous êtes seul (sans parti médiatiquement parlant) pour le moment !
Dans ces conditions, comment porter ce projet devant les français alors que tous ceux qui ne votent pas et ceux qui croyaient que la « droite » avait un tel programme en 2002 trouveraient là le programme qu’ils appellent de leurs vœux. Car c’est bien là, une vraie rupture avec le passé et tout le reste, comme vous le laissez entendre, n’est qu’imposture. Votre programme est profondément libéral dans tous ses aspects et il importe que vous le fassiez savoir.
Les français ont besoin et surtout aujourd’hui qu’on leur dise ce qu’est vraiment le libéralisme. D’abord moins d’état et plus de démocratie près d’eux, au niveau régional, pour qu’ils puissent mieux exprimer la manière dont ils veulent gérer leur « communauté » . Ensuite et surtout le sens des responsabilités quand il s’agit de ne pas laisser aux générations à venir la prise en charge du « laxisme» politique d’aujourd’hui. Et qu’un tel programme soit rejeté par toute la classe politique qui va y perdre son « confort » me paraît bien normal et humain. Il ne faut pas s’attendre à trouver de l’altruisme désintéressé dans cette caste. Ceux qui avaient encore cette éthique ont démissionnés depuis longtemps !
Et pourtant, pour ce programme que la France devra un jour appliquer, car il n’y a pas d’autres chemins, il importe en 2007 de prendre le pouvoir ! Il vous faut donc pour « toucher » l’électeur qui vous est nécessaire et être entendu du plus grand nombre, car aujourd’hui vous êtes totalement inaudible sur ce plan, entreprendre une stratégie d’alliance avec les « ennemis » de vos « ennemis ». Il n’y a pas malheureusement d’autres voies !
Ces « amis », si l’on excepte ceux qui sont d’extrême-gauche environ 20%, devraient être au bas mot 35% par une simple opération d’arithmétique sur le résultat du scrutin du 29 mai dernier. Ils se trouvent d’abord au sein du MPF et du FN. Ce sont aussi des français comme vous et moi, mais qui expriment au delà de toute autre idéologie, pour leur grande majorité, un refus des hommes politiques actuels auxquels ils n’accordent plus aucune confiance. Il vous faut rencontrer leurs leaders et établir avec eux un « programme commun de gouvernement » pour prendre le pouvoir, comme d’autres l’on fait en leur temps.
Vous qui êtes un honnête homme allez-vous, vous aussi, vous laisser enfermer dans cette diabolisation de cette vrai droite à laquelle la France toute entière aspire ? Vous mettre autour de la table avec eux, c’est à coup sur les mettre, eux aussi, devant leurs responsabilités et au vu et au su de tous les médias, c’est à dire de tous les français ! Je suis sur qu’un tel programme et sous votre gouverne ne pourra que gommer les quelques points négatifs sur lesquels s’attachent les médias pour les discréditer. Vous pourrez être leur homme providentiel qui les mettra tous d’accord en vous portant comme leur candidat à l’élection présidentielle, porteur de ce programme commun de gouvernement et qui permettra enfin à leurs partisans de toucher au pouvoir et à votre programme d’être mis en œuvre.
Dans le cas contraire, ce qui ne resterait alors qu’un « coup » médiatique, permettra à tous de bien voir à la fois tout ce que ne veulent pas les partis de gouvernement malgré leurs promesses et effet d'annonces et qui est pourtant souhaité par une majorité de français et aussi, que dans ces partis de la droite, il y aurait et qui primeraient aux yeux de leurs dirigeants, des mesures qui sont eux aussi rejetées par une grande partie de leurs électeurs, qui ne se servent de leurs votes que pour exclure. Là, vous pourriez trouver une audience et lancer la constitution, rapidement abondée, d’un vrai nouveau parti pour redresser la France.
J’appelle ce rapprochement de mes vœux et les choses ayant une tendance naturelle à aller dans le bon sens, je ne doute pas de son avènement. Bon courage.
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