dimanche, janvier 27, 2013

Il n’y a de richesses que d’homme !


(Jean Bodin 1529-1596 en Anjou)
C’est tous les jours que l’actualité nous permet de vérifier cet aphorisme. La loi des nombres a voulu que ce soit pour le 100ème article de mon blog de libertarien. Je m'en félicite.

Ce matin encore dans l’actualité chinoise relatée sur BFM par des yeux de journalistes français, on nous parle des chinois en Afrique. Et l’image qui nous en est donnée, une fois de plus, est tellement superficielle que l’on peut se demander s’il existe le moindre sens critique et d’intelligence chez cette classe de la population qui, pourtant, entend bien nous donner des leçons.

Les chinois en Afrique au 21ème siècle, ce ne sont pas les chinois des lendemains des indépendances. Ceux-là sont bien vite partis s’apercevant qu’ils ne pouvaient rien faire des africains, surtout de leurs élites ivres de leurs nouvelles « émancipations». Maintenant, ils viennent, bâtissent des routes et des ponts et emportent leurs matières premières pour les transformer soit en Chine soit dans d’autres pays manufacturiers. Au dire de ces journalistes, ces africains modernes contesteraient de plus en plus ce modèle économique qui reviendrait ni plus ni moins qu’à un pillage de leurs ressources.

Mais peut-on appeler ressources des richesses minières ou sylvestres ? Qu’est le pétrole sans le moteur à explosion ? Rien si ce n’est une boue noire. Qu’est le bois précieux sans ébénistes ni clients demandeurs de produits finis et mis en valeur. Les africains en particulier ont ces ressources mais qu’en font-ils, que peuvent-ils en faire ? Rien, car le modèle économique de leurs mises en valeurs sont devant leurs yeux et l’Histoire montre qu’ils ne peuvent rien en faire.

Parce que pour mettre en valeur des ressources, qu’elles soient humaines ou minières, il faut deux choses : du capital et de l’esprit d’entreprise. Les africains n’ont, ni ne peuvent avoir, ni l’un ni l’autre. C’est contraire à leurs valeurs ancestrales. Cela n’a rien à voir avec le degré d’intelligence que l’on peut trouver chez certains d’entre eux, cela dépend seulement de l’environnement africain. Pour avoir du capital il faut déjà qu’il y ait un cadastre rendant opposable à tous les droits de propriétés, comme l’a brillamment démontré le péruvien Hernando De Soto et la capacité à mobiliser ce capital en le donnant en garantie.

Ensuite l’esprit d’entreprise, ceux qui pourraient l’avoir, formés hors de l’Afrique savent bien qu’il n’y a rien à faire pour eux dans leurs pays et ils restent bien souvent après leurs formations dans les pays qui les ont formés. Il aurait fallut que ces formations se fassent dans leurs pays pour avoir la chance d’en conserver quelques uns sur place. Mais ces élites sont recrutées alors par les tenants des pouvoirs en place et dans la nomenklatura de ces Etats, quel intérêt pour eux d’entreprendre dans le privé ? En Afrique les gens vivent au jour le jour. Et en fonction de ce qu’il gagne l’africain donnera à manger à 10 ou à 100 des siens selon ses moyens. Ne pas le faire c’est être mis au ban de son clan et plus bien souvent, de la part de ceux qui n’ont rien à perdre. Comment accumuler du capital dans ces conditions ? Et avec quelle pérennité quand le droit de propriété varie avec les tenants du pouvoir.

Pour l’Afrique une seule voie d’un début de mise en valeur sur place, passera immanquablement par le retour des colons. Par la création d’écoles et la formation à des métiers de transformation de leurs ressources sur le moyen terme. Qui veut y retourner pour s’y coller ? Les dirigeants de ces pays le veulent-ils seulement ? Dans tous les attendus de cette problématique. Ce ne sera pas demain la veille je le crois. Surtout quand tout ce que les médias déversent sur ces pays c’est que le colon est un exploitant de « leurs masses laborieuses ».

Cette vision très simple du problème africain nous montre bien que sans les hommes, rien ne se fait. Non seulement des hommes mais aussi le système de valeurs chrétien qui va responsabiliser le travail de chaque individu. La création de richesse et avec les moyens de communications du monde entier est simple à analyser, pour voir les peuples qui s’enrichissent et qui créent de la croissance et ceux qui végètent avant de régresser. Il y faut bien sur de la formation, mais aussi du travail et donner à chacun selon son mérite. L’expérience française de ces 30 dernières années et son paroxysme de 2013, va montrer in situ que faire travailler les individus pour le bien des autres ne peut pas marcher. Le réveil sera douloureux, mais il faut en passer par là pour que cela rentre bien dans la majorité des têtes. Quel ouvrage prophétique que celui d’Ayn Rand en 1957.
Si vous n’avez pas encore lu « La Grève », merveilleuse traduction de l’anglais d’ « Atlas Shrugged », faites-le, car vous le ferez tôt ou tard pour mieux voir où va la France.

Soit le pouvoir d’un Etat quel qu’il soit, va s’appuyer sur le génie entrepreneurial de certains d’entre ses citoyens en leur donnant une juste récompense, soit il va devoir se passer d’eux et mourir. Et sa population avec lui. Jean Bodin, il y a bientôt 500 ans savait déjà cette évidence que semblent avoir oubliée tous ceux qui, en France en particulier, briguent nos suffrages et l’honneur de diriger nos vies. Et comme notre pays n’est pas « riche » de ces hommes là, nous descendons tous les jours un peu plus dans l’enfer social. Qui va pouvoir leur apporter la lumière ?