jeudi, janvier 05, 2017

50 ans à coté de la vie politique française !


La première démarche politique dont je me souviens date de 1968. J’avais 24 ans et jamais je ne m’étais intéressé à cette « matière ». Marié depuis moins de 2 ans, je venais d’être engagé depuis quelques mois comme employé de banque, rue du Pont Neuf à Paris et suivais en parallèle, des cours internes pour devenir agent principal de banque, c’est à dire cadre. Mai 68 battait son plein et semblait ne jamais vouloir finir. Leur mot d’ordre étant « Il est interdit d’’interdire ». La vie et la paix sociales semblaient vouloir se disloquer sous les coups de boutoir d’une certaine jeunesse communiste que le pouvoir n’arrêtait pas.

Et en ce jour de juin 1968, je ne sais plus lequel et je ne veux pas aller le chercher sur le net ce qui serait pourtant facile, ce fut un grand « bouche à oreilles » spontané. Etait-ce planifié depuis quelques semaines par des instances agissantes ou vraiment spontané et immédiat, je ne le sais. Ce dont je me rappelle, c’est ce mot d’ordre d’avoir à me rendre immédiatement place de la Concorde à Paris. Et le mot d’ordre de notre rassemblement était « Arrêtez de nous faire chier ». Je quitte donc mon agence bancaire, en ce début d’après-midi, descend la rue du Pont-Neuf en direction de la Seine et tourne à droite rue de Rivoli vers la place de la Concorde. Des flots de gens sont déjà dans cette grande artère et plus on s’approche de la place de la Concorde, plus notre progression est difficile tant la foule y est grande. Je reste donc dans cette foule sur la place, sans ni entendre ni crier de slogans ni voir de banderoles. Nous sommes simplement là. De cet emplacement je vois les Champs-Elysées noir de monde jusqu’à l’Arc de Triomphe. Plus d’un million de personnes venus là spontanément pour faire entendre leur ras-le-bol de cette « chienlit ». Et puis une heure ou deux après chacun rentra chez soit. « Mai 68 » venait de voir sa fin. Sans portables ni réseaux sociaux, simplement avec des parisiens sortis de chez eux spontanément.

Je ne m’intéresse toujours pas à la « politique » et mon deuxième fait notable en la matière se passe en 1981, treize ans après. Je suis plutôt de sensibilité de droite, mais en cette année 1980, la France détient certainement le record des jours de grève. Avec un gouvernement qui recule à chaque fois devant la rue. Une nouvelle manière de gérer l’Etat. Le scandale des avions renifleurs et l’histoire des diamants de Bocassa. La blague à la mode était que l’homme le plus intelligent du monde, venait de sauter d’un avion en perdition, avec un sac à dos en guise de parachute ! J’ai donc voté au grand désarroi de certains de mes amis, François Mitterrand. Il fallait mettre fin au « règne » de ce super intelligent au plus vite et à temps d’être socialiste, que cela finisse le plus vite possible. On a vu plus tard que ce super constructiviste en 2005 allait concocter un mémoire de plusieurs centaines de pages pour régenter la vie des européens. Avec beaucoup d’à-propos, les français lui ont dit NON à fin mai de cette année 2005. Je pensais aussi que Mitterrand allait, avec son « programme commun » ne pas faire long feu à la tête du pays. Mais il était intelligent et le pouvoir lui étant plus profitable que l’idéologie, 2 ans après avoir fait nationaliser les banques, il a vite fait marche arrière et s’est fait un ardent défenseur de l’entreprise.

Le pouvoir politique et la pseudo-démocratie sur laquelle il s’appuyait devenait du grand n’importe quoi. Jacques Chirac, homme de gauche sur bien des aspects, s’imposait comme le « candidat naturel de la droite ». … On connaît son parcours. Et il est remplacé par le roi des bâteleurs qui se fait élire sur un programme de réformes libérales et qui n’en fait rien au grand dam de ses électeurs qui l’entendent pendant 5 ans dire le contraire de ce qu’il fait et faire le contraire de ce qu’il dit. En 2012, ce n’est pas François Hollande qui sera élu mais bien Sarkozy dont plus personne ne veut. Lincoln l’avait bien dit, « on ne peut tromper tout le monde tout le temps ».

En 2004, à 60 ans je prend ma retraite et commence à « faire de la politique ». Indépendant, je ne milite nulle part tant je reste iconoclaste, mais j’exprime mes sentiments sur ce blog de Libéralisateur. Je suis donc libéral, ou plutôt libertarien au regard de ce que la vie m’a appris. J’en faisais comme M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir, mais les écrits d’abord de Bastiat puis de Hayek m’ont convaincu que je pouvais m’affubler de cette étiquette. Je ne me réfère à aucun d’eux mais je me reconnais en eux et j’exprime ce point de vue sur certains points d’actualité depuis l’ouverture ce blog. Un certain bon sens il me semble, mais qui est de plus en plus politiquement incorrect.

Et qui avons-nous avec François Hollande depuis bientôt 5 ans ? Un libéral qui un jour de 2011 a saisi au bond, l’opportunité de devenir Président de la République Française sans coup férir. Et quelle a été son œuvre si l’on veut bien jeter un coup d’œil honnête et impartial sur son quinquennat qui se termine bientôt. Je l’ai exprimé dans l’article précédent et les générations futures et l’Histoire lui rendront grâce de son action à l’Elysée. Est-ce sous les mandatures de Chirac ou de Sarkozy pour ne parler que des plus récentes, que le libéralisme n’est plus un gros mot chez de plus en plus de français, non c’est sous la sienne. Et je ne crois pas que ce soit par hasard.

Alors maintenant en mai 2017, ce libéralisme dont la France a tant besoin, va-t-il enfin sortir des urnes et surtout pouvoir se mettre en place. C’est possible. Mais il faut pour cela un préalable. Permettre la réforme et empêcher qu’une caste bloque la France et la moindre des réformes. Et c’est à cela que l’on va pouvoir juger de sa crédibilité. Que cela soit Fillon ou Macron, qui a juste titre veulent libéraliser l’économie, ce qui est la mère de toutes les réformes dans notre société, il faut qu’ils annoncent dès le début de leur campagne électorale la couleur. Le rapport Perruchot de 2011, montre que 4 milliards sur les 5 dont ont besoin les syndicats en France pour vivre, sont donnés par l’Etat. Fillon qui veut gouverner dans les 100 premiers jours par ordonnances, doit clairement annoncer que s’il est élu, sa première ordonnance sera de supprimer ces 4 milliards de financement étatique. Immédiatement. Déjà cela sera la débandade dans les rangs des syndicats et il va falloir, vite, à tout ce beau monde, retrouver un véritable travail.

Quand on voit le bilan de ces gens qui ne sont pas élus et qui ne font que défendre un statu quo intenable, il est bien certain que les français de bonne volonté et qui voudraient que cela change enfin, voteront pour celui qui sera porteur d’une telle mesure. Si demain les syndicats veulent continuer à exister, il leur faudra montrer tout le positif de leurs actions et retrouver une légitimité par des cotisations. Sinon la France n’a plus besoin d’eux. Et par contre si le peuple français ne veut pas d’une telle mesure, que vaudra tout le reste du programme des réformes, mis à mal comme la « loi travail » ce printemps dernier ? Celui qui nous dirait qu’il veut réformer la France, mais ne fait pas un sort préalable à ceux qui empêchent toutes réformes depuis des décennies n’aura pas ma voix.

Alors, dans cette pauvre analyse politique que je fais en cette première semaine de l’année 2017, je ne peux conclure sans dire un mot sur la primaire socialiste. Pour moi c’est du vent. Le PS doit tirer les conclusions de sa mort éminente. Les français vont-ils pouvoir encore croire à un candidat d’un tel parti ? La « droite » de ce parti est représentée, comme Valls voulait l’être, par un Macron qui a pris ses responsabilités vis à vis des français. A sa « gauche » Mélenchon a pris les siennes et tous les deux se fichent du Parti Socialiste comme d’une guigne. Que lui reste-t-il à ce parti ? Rien. Dans ces conditions, je pense que ce sera moins d’un million et demi de votants qui iront à cette primaire et on va vite être fixé dans les trois semaines qui viennent. Et que ce soit l’un ou l’autre de ses candidats, il aurait tout le parti derrière lui – du moins ce qu’il en reste – pour le soutenir ? Laissez moi rire.

Je souhaite quand même une belle et bonne année à tous mes lecteurs.