lundi, mars 20, 2006

Comment sortir intelligemment du CPE et relancer l'emploi.

Pour retirer le CPE c'est toute la loi sur la cohésion sociale qu'il faudrait retirer. Donc il reste un échappatoire au gouvernement qui va dans le sens de tout cela, c'est d'étendre la précarité du CPE à tout le monde durant les 2 premières années d'embauche. Ce faisant, le CPE ne veut plus rien dire en temps que tel, il va allonger simplement la liste des 2.545 contrats particuliers !

Pas de rétroactivité de la loi, mais une nouvelle loi très simple qui indique que sauf négociation individuelle dans le contrat de travail entre l'employeur et l'employé qui prévoirait autre chose, la loi imposerait à tous les contrats signés à partir d'une date à définir, non pas "une période d'essai" de 2 ans qui ne veut rien dire et est péjoratif vis à vis des 2 contractants, mais la capacité pour l'employeur de pouvoir licencier, sans justification réfutable, les personnes n'ayant pas 2 ans d'ancienneté. Comme ce qui déplait dans le CPE, c'est le traitement spécial fait aux jeunes, il n'y a plus de ce fait, discrimination.

Cela pourrait relancer véritablement l'emploi en France car beaucoup d'entrepreneurs embaucheraient plus facilement puisque il y aurait là une véritable variable d'ajustement très simple, en cas de retournement de conjoncture ou tout autre incident dans l'entreprise durant ces deux années. C'est ce droit anti-licenciement qui est un frein majeur à la décision d'embauche. Et aujourd'hui que je sache, le plus important c'est que les entrepreneurs aient envie d'entreprendre en France et embauchent.

Et si dans ce cas, la personne perdant son emploi, pouvait être embauchée facilement ailleurs, le problème serait moins grave. C'est justement le fait d'avoir éventuellement à conserver un salarié qui "économiquement" devient lourd à l'entreprise en la précarisant et la fragilisant, risque de mettre en péril l'emploi de tous les autres.

Ce serait un pas relativement bénin, par rapport à la suppression ou amendement drastique du code du travail qui pourrait alors être mis en chantier progressivement. Mais pour ce passage à "précariser" tous les nouveaux contrats sauf accord spécial entre les contractants, pas la peine de négocier avec les "partenaires sociaux" français, ils sont contre et ce serait du temps perdu. Il faut passer par le 49-3 !

Dans la rue cela ne serait pas pire qu'aujourd'hui.

3 commentaires:

Unknown a dit…

C'est très judicieux. J'avais aussi initier une réflexion en ce sens.
Les français, et les fonctionnaires qui s'intronisent volontiers comme étant les représentants naturels des français, se disent attachés à l'égalité.
Certes, pourtant les fonctionnaires (et notamment les chercheurs) bénéficient de l'emploi à vie. Pas les autres ! Comment tolérer une telle inégalité de statut au pays de l'égalitarisme ?
Soit on étend ce statut à tout le monde, mais on sait que c'est impossible (c'est l'union soviétique) ; soit on remet en question le statut même de l'emploi à vie sans obligation de résultat.

Libéralisateur a dit…

C'est aussi une revendication libérale que de mettre le statut des fonctionnaires dans le droit commun.

Comme quoi la pensée égalitaire et la recherche de l'équité entre tous les français serait plutôt dans le camp des libéraux que de la sociale-démocratie.

J'ai dis "sociale-démocratie" ? Ne serait-ce pas plutôt un "faux-nez" permettant de mettre la France en coupe réglée au bénéfice d'une nomenklatura ?

Cordialement

Libéralisateur a dit…

Ce qui me gêne pour répondre avec pertinence à votre message dont je vous remercie, ce sont les "on".

Il n'empêche que je peux expliciter plus avant mon propos. Aujourd'hui le code du travail protège ceux qui travaillent contre ceux qui n'ont pas d'emploi. Et je serais jeune c'est contre cela que je m'élèverais.

Le problème de l'emploi concerne tous ceux qui veulent travailler et non pas seulement les jeunes. En voulant faire plusieurs choses à la fois, privilégier la jeunesse en expérimantant, pour eux, une plus grande flexibilité du contrat de travail, le gouvernement s'est pris les "pieds dans le tapis". Car les syndicats, qui campent toujours sur la défense des avantages acquis de "ceux qui ont du travail" ont pu s'appuyer sur une partie de la jeunesse politisée à gauche pour créer des mouvements sociaux qui ne visent qu'à empêcher toute réforme.

Mais la France ne peut faire l'économie de la réforme. C'est cet antagonisme qu'il faudra bien un jour, faire sauter si on veut faire repartir l'emploi en France. Cela passe par des mesures libérales - qui sont de laisser les contractants du contrat de travail s'entendre entre eux directement au cas par cas - et c'est à cela que Alternative Libérale s'emploie.