Je ne sais si c’est perçu comme tel dans tous les pays du monde, mais ici en Suisse, personne ne sait bien comment traiter ce problème. Faut-il abandonner le secret bancaire car au XXIème siècle, il ne serait plus de mise ou au contraire continuer bec et ongles de le défendre.
Tous les étatistes du monde jettent, en ce moment, en pâture à la jalousie du plus grand nombre ce qui serait une injustice, c’est à dire que certains d’entre eux pourraient encore soustraire leurs avoirs patrimoniaux des fourches caudines des fiscs nationaux.
Et pourtant il est bien évident que nous sommes là devant le dernier bastion de la défense des libertés individuelles. La protection de la sphère privée sans laquelle il n’y aura plus demain d’individualisme et qui pourrait sonner le glas de la Liberté , de toutes les libertés. Et de la prospérité donc d’une vraie solidarité.
Aujourd’hui et c’est le cas dans la majeure partie des pays de l’Union Européenne, les fiscs nationaux ont la capacité, privilège exorbitant du Trésor, de demander sans plus de formalité et aussi à votre insu, la copie détaillée de ce qu’il y a sur vos comptes bancaires. Après l’obligation qui vous a été faite d’avoir un compte bancaire pour recevoir, entre autres, le paiement de vos salaires et après coup d’avoir à payer par chèque ou autre moyen de paiement « traçable » les sommes supérieures à quelques centaines d’euros, le fisc a ainsi en mains tous les détails de ce qui se passe chez vous. Soyez sujet à un contrôle fiscal personnel et vous aurez à justifier de la moindre rentrée d’argent au crédit de votre compte sur plusieurs années et faute de le faire, voir ces sommes taxées.
Pour le moment, vous ne supporteriez pas que ce « Big Brother », installe dans votre salon ou votre chambre à coucher des caméras afin d’enregistrer et d’aller consulter quand bon lui semble bon, vos faits et gestes ou de pouvoir s’introduire chez vous en tout arbitraire sans avoir un mandat de perquisition délivré par un juge. Mais demain ? Vos avoirs privés sont, à mon avis, aussi protégeables que votre logement. Pourquoi tolérer l’un alors que l’autre vous serait insupportable ? Si demain, après que vous ayez été condamné pour un crime ou un délit grave, un juge devait décider qu’une perquisition s’impose chez vous et auprès de votre banque soit. Mais sinon, il vous faut impérativement défendre cette liberté et cela passe déjà par trouver cette intrusion dans vos comptes, inacceptable. Et à en revendiquer la remise en place, là où ce n’est plus le cas.
Et le problème du secret bancaire dans les « paradis fiscaux » n’existera plus quand le problème ne réside que dans le fait que le secret bancaire n’existe plus dans ce qui deviennent déjà, des « enfers fiscaux » avant de devenir des enfers tout court.
Si la grande majorité des politiciens du monde, dans une vision à court terme, désigne à la vindicte populaire ceux d’entre eux qui seraient des fourmis qu’il importerait de faire payer pour abonder au panier commun des cigales, cela leur est aujourd’hui bien pratique alors que leurs caisses sont vides, que d’aller piocher sans aucune vergogne dans la poche de ceux qui épargnent. Mais au delà d’une totale injustice, ils sont, sans s’en rendre compte, en train de tuer la « poule aux œufs d’or ».
Toutes les faillites des Etats qui, au XXème siècle, voulaient supprimer au nom d’un collectivisme solidaire, la sphère privée des individus, ont montré et montrent encore que cela ne marche pas. La richesse produite diminue dans ce cas là inexorablement jusqu’à l’impasse. Au contraire et la Chine la montré plus qu’un autre et avec un pays de plus d’un milliard d’habitants, laisser les gens s’enrichir en défendant un capitalisme qui commence toujours par de l’épargne privée, peut sans coup férir participer à améliorer les conditions de vie d’un toujours plus grand nombre de personnes.
Alors quoi faire en ce qui concerne les états d’âmes des politiques de la Confédération Helvétique vis à vis de ce secret bancaire et quant à la défense de la sphère privée des individus maintenant qu’ils sont attaqués de toutes parts ? Et bien tenir bon et au contraire renforcer ce secret bancaire dans tous les cas où l’argent déposé à la banque n’est pas « sale » ! Et la protection des intérêts des individus et quelque soit leurs « nationalités » est aussi à défendre contre la voracité des Etats où ils résident encore. C’est accepter pour eux une sorte d’asile fiscal au coup par coup.
Et cette défense commence d’abord et parce que c’est un secret, par dire haut et fort qu’aucun étranger à la Confédération helvétique n’a de compte en Suisse. Et abandonner le principe Rubik voulu par certains banquiers qui est d’une naïveté insigne. Si c’est secret, comment dans le même temps accepter et aller payer des précomptes à des Etats, quand on soutient qu’aucun de leurs ressortissants n’a de comptes dans la Confédération ? Comment tenir une porte fermée à des meutes de chiens affamés quand ils sentent la viande fraîche de l’autre coté. C’est un peu cela que ces banquiers veulent faire avec Rubik. Ils ne peuvent pas gagner à ce jeu là !
Et aussi, si les politiciens suisses voulaient en finir avec tous ces soupçons, il y a une autre chose à faire d’important ce serait de condamner fortement ceux des banquiers qui ont violé le secret bancaire en laissant des tiers s’approprier des listings de comptes. Dans un siècle où la technique est de plus en plus performante, il devient inadmissible de penser que le secret de la sphère privée puisse être violé de cette manière au sein de certaines banques. La responsabilité des banques doit être entière là-dessus.
Maintenant qu’en France en Allemagne ou ailleurs, certains de leurs nationaux se fassent prendre par leurs autorités fiscales, y soient condamnés et que sur la demande de commissions rogatoires précises de ces autorités et dans les conditions prévues dans les textes actuels, une banque soit amenée à collaborer avec la justice pourquoi pas. Mais si la source de l’information provient d’une défaillance des banques suisses, celles ci devraient être obligées d’en supporter pleinement les conséquences pour le préjudice subit par leurs clients du fait, dans cette hypothèse, de leur carence.
Et si c’est un vrai secret bancaire qui, demain, est rétabli en Suisse en particulier, ce sera un dernier bastion dans la conservation des libertés individuelles qui y sera défendu ! Ce sera une île salvatrice pour beaucoup d’individus dans le monde entier et la Suisse ne sera pas un petit pays, ce sera le plus grand du monde ! … Que l’UE ou encore les USA veulent fermer leurs frontières économiques à la Suisse pour faire plier le Conseil Fédéral sur ce plan, la Suisse doit se dire que le monde est grand et que des conventions de libre-échange conclues avec les pays du BRIC entre autres seront plus profitables à ses productions et aussi à ses habitants. C’est tellement évident économiquement que les pressions exercées par ces pays aux abois du fait de leurs seules carences, vont fondre comme neige au soleil.
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