« Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage ». Jean de la Fontaine.
Nous avons, le 7 sept 2007, assisté à plus qu’un match de rugby. L’événement était trop symptomatique pour être laissé dans l’anecdote du temps qui passe.
A quel match, nous ont convié les quinze rugbymen qui représentaient la France hier au soir ? Au match d’un groupe d’hommes, paralysés par la peur, et qui n’ont, sauf à de rares moments, montré tous leurs potentiels. Alors pour faire court, merci aux préparateurs physiques de l’équipe de France, merci aux joueurs pour leurs talents, mais zéro pointé à Bernard Laporte pour n’avoir pas su amener ce groupe au jour « J » dans la plénitude de son expression collective.
Quel rapport cette défaite peut-elle avoir avec un blog libertarien ? Mais tout et c’est justement un nouvel exemple de notre France actuelle, surtout de celle que le nouveau Tex Avery de la politique française, j’ai nommé Nicolas Sarkozy, veut pour la France. Hier au soir, du moins en ce qui me concerne, c’est à une nouvelle défaite et de Bernard Laporte et de Nicolas Sarkozy lui-même à laquelle j’ai assisté.
Si la télévision nous a montré souvent l’hystérie de Bernard Laporte dans les vestiaires, hier au soir nous l’avons vu trop souvent excité et rouge de colère derrière son écran de « contrôle ». Mais n’était-il pas fâché avant toute chose, d’abord contre lui-même ? Et pour le petit Nicolas qui, avant la rencontre, faisait de ce match « que l’on ne pouvait pas perdre » l’exemple de la France en marche vers un redressement « collectif » auquel il invitait tous les français à s’associer, quel « flop » !
Et sur le terrain, j’ai avant tout ressenti, sur les épaules de tous nos joueurs cette peur de mal faire, cette peur de ne pas savoir « plaire » à Monsieur Laporte, nouveau Deus ex machina, aujourd’hui du rugby, demain de la jeunesse et des sports dans notre pays ?
Arrêtons ce volontarisme « virtuel », dans le rugby comme d’ailleurs en France, la première des vertus d’un « guide » c’est d’abord de savoir permettre à tous les individus qui composent « l’équipe » de s’exprimer pleinement. Et pour cela il faut d’abord leur faire confiance et qu’ils sachent, une fois sur le terrain, s’exprimer pleinement. Mais cette confiance se traduit d’abord par un « transfert » de responsabilités qui se manifeste par la quiétude du sélectionneur sur son banc à partir du moment où l’équipe entre sur le terrain. Les trépignements de Bernard Laporte, hier au soir, m’ont montré tout le contraire.
Et il en a été de la résultante de cette équipe hier au soir, comme pour la France quand il s’agit de la croissance, elles n’ont pas été au rendez-vous souhaités par nos « guides ». Et ils ont beau « rager » du haut de leurs tribunes, elles ne peuvent pas être là demain tant que ce « transfert de responsabilités » sur les seuls individus, soit qui sont sur le terrain, soit qui s’expriment individuellement dans leur travail n’aura pas eu lieu. Le collectif, c’est la résultante des actions de chacun des participants, comme la croissance c’est la résultante du travail de chacun. Ce n’est rien comprendre à l’économie que de mettre là encore la charrue avant les bœufs !
Et c’est bien Bernard Laporte, dans ces conditions, qui porte l’entière responsabilité de la défaite de notre équipe de France hier au soir et d’abord, parce que voulant faire des résultats de cette équipe une victoire pour lui tout seul, il n’a pas su déléguer le jeu à ses joueurs qui, de ce fait, n’ont jamais pu se libérer de SA pression. Pour un coach, si ce n’est pas le premier et le plus grave des échecs, il n’y en a plus.
Alors quand son copain, Nicolas Sarkozy, nous dit en début de match qu’il attend son ami pour aller faire son jogging avec lui, le plus rapidement possible parce qu’il lui manque, de grâce, Monsieur Bernard Laporte, ne passez pas par la case « Secrétariat à la Jeunesse et aux Sports », car d’un tel coach, la France n’a pas besoin.
Personne ne vous reprocherait de ne pas faire gagner le Prix de l’Arc de Triomphe à un cheval boiteux, mais ici en l’espèce, tous ces joueurs que vous aviez choisis, avaient tous et ils nous l’ont montré à de trop rares occasions hier au soir, des potentialités bien supérieures à ce que votre manière de les motiver les a conduit à nous montrer collectivement.
Et vous Monsieur Nicolas Sarkozy de grâce, sachez déléguer et faire confiance, tant aux Ministres que vous avez « sélectionnés » qu’aux français dont vous avez sollicité le mandat de les gouverner. Arrêtez de vouloir faire le travail à leur place. LAISSEZ LES FAIRE et si notre entreprise doit réussir ce sera eux qui l’auront réussie. Quelle fatuité que de penser un seul instant, vouloir tout faire tout seul. Et ce n’est pas ce que les français vous demandent. Ils veulent que vous leur fassiez simplement confiance et que vous arrêtiez enfin de vouloir écrire à l’avance toutes les « combinaisons » d’un jeu qui leur appartient.
C’est avant tout cela le libéralisme.
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