vendredi, avril 13, 2012

Payé à ne rien faire !.... toute sa vie !



Après un article dans le journal Le Temps de janvier 2011 par un docteur en sociologie du travail, excusez du peu, que j’ai relaté sur ce même blog ICI

Voilà que dans le même journal, l’information tourne pour annoncer le dépôt sur la Feuille fédérale, un projet d’initiative populaire qui va essayer de transformer un essai qui date, paraît-il du XVIème siècle. La Confédération va-t-elle devoir accorder à chacun une somme lui permettant de ne plus travailler pour vivre ? Il faudra d’abord que des milliers de personnes s’y collent pendant 18 mois pour récolter les 100.000 signatures nécessaires.

Après avoir vu l’article du Dr Kundig de l’année dernière, vous allez apprécier celui d’Oswald Sigg ce mois-ci et heureusement que 2 jours plus tard c’est Marie-Helen Miauton qui vient nous dire son embarras. Je vais essayer de dire le mien aussi. Embarrassé par le fait que des citoyens puissent se livrer à de telles élucubrations. L’ancien vice-chancelier de la Confédération va nous expliquer que c’est jouable financièrement. Bon d’accord c’est sur le papier et n’est valable que la première année, mais cela va certainement lui permettre de rêver. « Devoir travailler est une injustice » nous dit-il, les 3 milliards d’individus au bas mot qui le font sur notre terre et déjà sans savoir si ce sera encore possible demain apprécieront. Au moins pour ceux qui savent lire ou ont encore du temps disponible pour le faire.

Revenu de base pour permettre à chacun de vivre dignement. Hey, qu’est-ce que c’est de vivre dignement sans travailler ? Avec vue sur le Lac ou dans un dortoir communautaire, avec une assurance maladie ou sans, parqués ou au milieu de tout le monde, seul ou en famille et avec des enfants. Et pour les enfants, quelle éducation ? Celle de ses parents auquel cas ce n’est pas besoin quelle aille bien loin, ou une toute autre éducation. Qui y aura droit, parce que si c’est tous ceux présents sur le territoire, il va falloir mettre du monde aux frontières. Economiquement au delà de la mise en place en année 1, en année deux comme ceux qui travaillent vont demander à être payés plus chers puisqu’ils ont une « famille » à nourrir, tout va coûter plus cher et si le principe de l’allocation est de permettre de vivre sans travailler, il va falloir augmenter cette allocation pour lui conserver le même pouvoir d’achat, etc.

Je vais plutôt essayer de bien comprendre si cette démarche peut arriver, in fine, à satisfaire les individus qui auront choisit, par ce vote référendaire aboutit, d’en profiter. Est-ce dans la nature humaine de ne pas gagner son pain à la sueur de son front ? Cette allocation sera-t-elle versée chaque mois et soumise à la responsabilité des individus, au risque de voir cette somme mise le jour du versement sur le tapis vert pour la voir doubler au risque de voir tout perdre à des gens ne travaillant pas ? Bien sur le travail sera de mise pour tous, mais pour une rémunération moindre puisqu’il y aura ce revenu inconditionnel, permettra-t-elle à l’individu qui a joué cette somme de vivre le reste du mois ?

Alors les promoteurs de l’initiative nous disent que le travail pourra être bénévole, que chacun pourra faire ce qu’il veut et quand il le veut. Oh la République des bisounours ! Il faut être loin de la vie professionnelle pour croire que l’on peut au pied levé, faire un véritable travail de production. Parce que ces taches là et encore plus après qu’une telle initiative ait imposé à la Confédération ce mode de vie, ce seront des robots qui vont les faire. Ou des pays à bas salaires. Et si dans le pays, à terme, il n’y a plus de production de biens qui va, continuer à financer cette vie de château ? Cela me rappelle un peu la fable de « La cigale et la fourmi ».

Et même est-ce bien une vie de château que nous aurons là ? Logés, nourris, « bouchonnés » peut-être, en viendront-ils aussi à nous traire ? Marie-Hélène Miauton nous parle de redevenir des esclaves, je ne crois pas que ce qualificatif soit le bon, c’est bien pire que cela. Car les esclaves, leurs maîtres leur demandaient un travail. Imaginez-vous bonnes gens qu’ils n’aient rien demandé à leurs esclaves en retour, mais les aient parqués sur leurs terres en leur apportant chaque jour leur pitance et ce pendant des dizaines d’années. Même les fameux promoteurs d’une telle initiative auraient été les premiers à hurler à un traitement inhumain.

Pour se réaliser, les individus doivent se transformer tout au long de leur vie et se nourrir d’épreuves pour améliorer toujours et toujours leurs expériences. C’est cela une vie bien remplie. Et se lever chaque matin pour aller gagner sa vie est peut-être dur, mais c’est aussi une source de bonheur ne serait-ce que parce que cela donne un sens à la vie. Alors je ne veux même pas discuter d’avoir côte à côte des productifs et des profiteurs, mais seulement de l’oisiveté de ceux qui n’ont plus aucune obligation que celle de leur envie du moment. Pas d’effort et c’est certain, pas de plaisir de vaincre non plus.

Un adage est une vérité populaire qui vient de la nuit des temps. Celui qui nous rappelle que « l’oisiveté est la mère de tous les vices », comment allons-nous l’éviter M. Sigg ? L’Histoire nous dit bien ce qu’il est advenu de Sodome et Gomorrhe, Dieu nous permettra-il un autre destin ? Votre initiative va-t-elle être bénéfique pour le genre humain, ou ne cherchez-vous qu'à faire parler de vous ?

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