Quelle n’a pas été ma surprise ce matin, dans mon petit village au cœur du Valais et en ouvrant mon « COOP », de tomber sur un article de la rubrique « Perspectives » intitulé « Le libéralisme sert le progrès ». Quatre pleines pages mettant en avant son auteur Nicolas TENZER et en arrière la France, notre beau pays.
D’abord le média, l’hebdomadaire de COOP, succursaliste de la grande distribution suisse, qui mélange chaque semaine, à destination de ses millions de clients, un hebdomadaire de plus de 100 pages pour mettre en avant ses promotions, l’état de l’art en matière de défense des bons produits, l’art et à coté de la publicité pour les grille-pains, la relation de faits de société.
Ensuite l’auteur de l’article, Nicolas TENZER, qui fait parti de l’élite française. Sciences Po, Ecole Normale Supérieure, ENA. Menant des missions de haut fonctionnaire en France et professeur de philosophie politique dans diverses écoles et universités, en France et à l’étranger. Il vient de sortir un essai, « Faut-il sauver le libéralisme ?». Son constat est sans appel, « La classe dirigeante française vit repliée sur ses privilèges et bloque l’ascenseur social ». Venant de l’un des siens, ce constat est plus un cri de dépit plutôt qu’une marque de jalousie, vous en conviendrez.
Ce n’est pas tant cet ouvrage que je n’ai pas (encore ?) lu, que le média employé par un français pour exprimer son cri et l’invitation qu’il a reçu de la part d’un « grand » de la distribution suisse pour venir s’y exprimer, qui m’interpelle. A destination des expatriés vivant dans ce pays de liberté ? Je pense que c’est plutôt à destination du peuple suisse « friand » cette fois-ci, non pas de chocolat, mais d’ethnologie. Et cela me montre une nouvelle fois que la Presse, en France et dans son ensemble, met le « black-out » sur cette manière de voir la vie en société qui fait gagner, qu’est le libéralisme. Comme l’actualité politique le montre tous les jours de par le monde.
« Vous êtes plutôt seul en France à parler ainsi ? Non, de nombreux hommes politiques, ainsi Dominique Strauss Kahn ou François Hollande, partagent mes convictions, mais en … privé !
Pourquoi pas en public ? En France, on est dans la conservation. Si les idées libérales ont tant de mal à être entendues, cela tient plus aux élites et aux groupes qui dominent le pays, qu’au pays lui-même ! Prenez le secteur de la fonction publique, j’ai pu constater dans des groupes de travail que les refus de réforme, de fluidité, de mise en concurrence, d’ouverture d’accès aux postes tenait plus à des blocages de grands corps de l’Etat qu’à des pressions d’organismes syndicaux !
La France est impossible à réformer, alors ? Pour qu’elle le soit, il faudrait que chacun renonce à tirer parti pour soi du coté obscur du système. Pour l’instant, chacun essaie de maximiser ses petits avantages et ses privilèges. Résultat, confirmé par tous les sondages: un sentiment extraordinairement fort d’injustice et d’inégalité. D’où des réflexes antilibéraux très marqués. »
Qui devra céder en premier pour remettre la France à l’endroit ? La classe dirigeante, en abandonnant ses privilèges ou les français en se révoltant contre ce « modèle social » ne produisant qu’injustices et inégalités ? L’égalité de traitement pour tous est un scandale. La rémunération du travail accompli doit être faîte en fonction du talent et de ce que cela apporte à la société. Une autre approche, qui justement serait anti-libérale, sera létale pour cette société. On le voit aujourd’hui en France. Comment en faire prendre conscience aux français si ce n’est par la diffusion de ces vérités au plus grand nombre. Ce ne sera que lorsque les élites le voudront bien. Attendent-ils d’être mis à bas par des mouvements de rue ?
Alors pour faire progresser leurs idées, les libéraux doivent prendre des chemins détournés et s’appuyer parfois sur des idées mobilisatrices à l’opposé de leurs convictions. J’en ai fait l’expérience personnellement lors du vote du TCE en mai 2005 où je défendais lors de débat public le NON. La directive Bolkenstein, qui est l’essence même du traité européen pour obtenir la liberté de circulation des services comme l’a été la liberté de circulation pour les hommes et les marchandises dans notre espace depuis des décennies, a effrayé l’électeur pour l’amener à refuser un tel texte. Je me suis appuyé sur cet argument, puisque la presse le relayait, alors que mon refus à ce TCE était purement anti-technocratique. Un libéral ne peut refuser la concurrence mais doit, de toutes ses forces, s’élever et en priorité contre tous ceux qui tendent à entraver le libre-arbitre des individus. Pléthores de lois et règlements, souvent illisibles par le plus grand nombre et souvent contradictoires l’étaient. Ces milliers de pages sur lesquelles on demandait aux français, comme dans un immense « jeu de bonneteau », de se prononcer étaient l’archétype de ce, contre quoi il importait de lutter.
Mais la force des choses, en ce qui concerne l’avènement du libéralisme en France, progresse. Tout y participe mais encore trop souvent en dehors des frontières hexagonales. Les choses avancent, le pays est cerné. Les jeunes français qui s’expatrient, les riches qui trouvent eux aussi injuste le sort que l’Etat français leur réserve et qui vont payer leurs impôts ailleurs et ceux qui s’arrêtent, en France, de travailler et « produire » en se mettant à la charge de l’Etat « égalitaire », tout ceci assèche forcément les forces vitales de la « bête » technocratique et va contribuer bientôt à son effondrement.
En avril 2007, les électeurs sauront-ils déjà bousculer les choses ? Je le crois.
Vous pouvez lire l'intégralité de cet article en cliquant sur le lien "Le libéralisme sert le progrès"
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3 commentaires:
je suggère que vous mettiez le lien ligne pour que tout le monde en profite :
«Le libéralisme sert le progrès»
Merci Laure.
Ce ne sont pas des manips habituelles pour moi. De plus je n'avais jamais eu la curiosité d'aller sur le site de la coopération. C'est fait. J'ai aussi mis le lien en bas de l'article afin de "toucher" aussi ceux qui ne lisent pas les commentaires.
En dehors de telles publications, il y a aussi sur la TSR des émissions surréalistes pour des français où des Conseillers d'Etat socialistes , n'ont pas peur d'affirmer par exemple, que même dans le secteur public, les employés qui ne peuvent pas remplir la tâche pour laquelle ils sont payés, devraient être licenciés. Ce 23-03-07 à 19h au sujet des pratiques de la Poste suisse qui vient d'annoncer plus de 300 millions de FCH de résultats annuels !
Autre pays, autres pratiques.
Alors, aujourd'hui au vu de ce qui se passe en France, je me pose la question de savoir si, au moment au DSK est mis hors course, Hollande n'a pas saisi sa chance d'accéder au plus haut sommet de l'Etat pour …. détruire ce que la France avait encore de germes de socialisme. Sarkozy contrairement à ses promesses n'avait pas fait le job, mais lui pouvait le faire en avançant masqué !
Par ce qu'enfin, le "socialisme" qu'il met en place en ce moment va dégouter pour des décennies, tous ceux qui croyaient encore que cette idéologie de redistribution de l'argent pris aux riches pouvait marcher.
Et si demain vous le regardiez lui et son action avec de telles lunettes. Déjà dans les cercles de pouvoir socialistes, ses collègues pensent à le démettre. Mais cela sera dur et cher, pour eux tous avec nos institutions. C'est d'ailleurs pour cela qu'on le voit sourire et être heureux. Bizarre, vous avez dit "bizarre". Mais pour moi c'est tant mieux.
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