lundi, février 04, 2008

Déshonneur

Par Nicolas Dupont-Aignan, lundi 4 février 2008 à 12:51


"Les parlementaires français se rendent-ils compte à quel point ils vont aujourd’hui déshonorer leur fonction, affaiblir notre démocratie et rendre illégitime l’Union européenne ?

Comment ceux qui sont censés représenter, servir et défendre le peuple, peuvent-ils ainsi le trahir ?

Hélas, le lundi 4 février 2008 restera comme le jour où pour la première fois dans l’histoire de notre pays, le Parlement s’érige en censeur du peuple.

Pour préserver les formes et se donner bonne conscience, certains font encore semblant de croire que ce traité de Lisbonne est différent de la Constitution Giscard rejetée par le peuple français le 29 mai 2005. Mais tous ceux qui ont lu le traité de Lisbonne savent qu’il n’en est rien.

En vérité, le peuple n’ayant pas voté il y a deux ans comme les élites le souhaitaient, elles ont décidé tout simplement de passer outre. Mais plus grave encore, ce coup de force dans la forme se double d’une atteinte sans précédent à notre souveraineté nationale. En effet, ce traité par ses principales dispositions (généralisation de la majorité qualifiée, charte des droits fondamentaux contraire à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, alignement sur l’Otan, etc.) met en cause le droit du peuple français à disposer de lui-même.

Bien entendu, aucune leçon n’a été tirée des échecs du passé, notamment sur le commerce international ou la monnaie. La nomenklatura française, UMP et PS confondus, a tout cédé à nos partenaires sans rien obtenir pour au moins rendre plus efficace le pouvoir oligarchique de la Commission et de la Banque Centrale européenne !

L’histoire a toujours défait les constructions politiques artificielles imposées par la force. Les parlementaires aujourd’hui, par un mélange inconscient de facilité et de lâcheté, vont décrédibiliser un peu plus nos institutions et rendre illégitime une construction européenne qui aurait besoin d’être réorientée et profondément réformée. Le temps viendra où, par la force des choses, cette Europe-là s’effondrera et il faudra alors rebâtir une Europe des Nations qui, autour de projets concrets et de coopérations libres, s’appuiera sur les peuples.

Le combat ne fait que commencer. A ceux qui seraient tentés par le renoncement ou la résignation, je rappellerai ce propos du général de Gaulle, qui prend toute sa force aujourd’hui : « Soyons fermes, purs et fidèles ; au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n’ont pas cédé. » "