dimanche, mai 22, 2016

Comment "Faire", Monsieur Fillon ?


J’ai lu avec attention le livre « Faire » , commis par un candidat à l’élection présidentielle et ancien Premier Ministre de la Vème République, François Fillon.

Qui peut réfuter que ce que François Fillon nous propose n’est pas propre à réformer la France ? Personne je le crois. Tant et si bien que ses adversaires dans une primaire UMP-UDI, ne peuvent que se l’approprier. En particulier les Juppé, Sarkozy ou encore Lemaire. C’est d’un tel bon sens ! Et c’est bien ce que font les pays occidentaux qui réussissent. Pourquoi aller chercher ailleurs quand le monde économique sait bien depuis plus de 40 ans, que ce dont la France souffre en premier lieu, c’est de l’obésité de sa fonction publique ?

Mais dans leurs différentes déclinaisons, ces candidats sont plus ou moins crédibles dans leurs différentes mises en œuvre. Au point que, tel Sarkozy qui n’a pas de courage politique comme il nous l’a montré durant ses 5 ans de pouvoir et les autres, chacun avec ses particularités, tout laisse à penser que, « comme d’habitude », ces réformes feront long feu.

Dans ces conditions que va faire François Fillon dans cette « primaire » de menteurs ? Mettre en place de telles réformes et alors que, pour réussir, c’est un « tout ou rien », sa candidature n’a strictement rien à voir avec celles de ses petits camarades de l’UMP-UDI. Le choix qu’il devra proposer aux français, sera une affaire entre lui et les français et n’a rien à voir avec les jeux politiciens où ce sera le meilleur bateleur qui l’emportera.

Parce qu’un tel programme, d’abord libéral pour sa structure consubstantielle qui est de réduire drastiquement les charges de structure de la France sur tous les plans, ce sera la révolution du « modèle social » français. Et le souci majeur qu’il doit avoir, le candidat Fillon, ce n’est pas quoi faire, mais comment.

L’ensemble du pays, du moins ceux qui veulent regarder les choses en face, savent bien que ce ne sont pas les élus et quels qu’ils soient, qui dirigent la France, mais la rue. Quand je dis la rue, ce sont bien sur ceux qui bloquent la rue en toute impunité et avec l’aval des dirigeants du moment qui, ainsi, peuvent cacher leur impuissance à réformer derrière la prétendue « expression populaire » de ces minorités que sont encore la fonction publique dans son entier et son bras armé que sont les syndicats. Et cela fait au moins 40 ans que cela dure.

Pourquoi en France, nous aurions 57 % de dépenses publiques et de loin, le plus grand nombre de fonctionnaires et assimilés, si ce n’étaient le fruit des « luttes sociales ». Il ne faut pas chercher ailleurs. Et de « luttes sociales » point, mais d’un véritable racket de la rue qui, pour un rien, bloque la France. Tout le monde sait bien que le troisième tour de la rue détient le véritable pouvoir. Avec bien sur la complicité de tous ceux qui profitent de cet état de fait, les politiciens qui font les lois en tête.

Alors, pour François Fillon, rédiger un plein livre de réformes, c’est bien et c’est un bon ouvrage économique, mais pour être le chef de l’Etat dont la France à besoin et pour le mettre en place, c’est dramatiquement court.

Il n’y a qu’à voir en cette semaine de mai 2016 où la France est bloquée pour, comme d’habitude, bien moins que cela. Contre une loi Travail qui est une bluette par rapport à ce que François Fillon veut pour la France en 2017 et son programme électoral sur lequel il veut être élu. Et qui, au fil des jours et des péripéties savamment orchestrées, perd au fil du temps toute sa substance. Et voir aussi le grand air d’opéra de François Hollande et de son Premier Ministre qui « passeront en force avec le 49-3 ! C’est pathétique, comme le sera aussi d’ailleurs, la « non-prise » des décrets d’application.

Tout cela démontre s’il en est qu’il ne s’agit pas en 2017 – pour autant que l’on veuille vraiment réformer la France – d’élaborer un quelconque programme de redressement économique de notre pays, mais savoir comment et dans les cent premiers jours de la législature, faire en sorte qu’en lieu et place de la rue, ce soit la représentativité nationale qui fera les lois. Et des solutions, il y en a. Les français, du moins ceux qui veulent travailler et rester le faire en France, les attendent depuis plus de quarante ans et seront derrière celui ou celle qui s’engagera à les faire.

Vous verrez alors une participation à cette élection présidentielle qui atteindra des sommets, car ce faisant, les français auront enfin le sentiment que leur bulletin de vote sera autre chose qu’un simulacre de démocratie.

Alors, Monsieur Fillon, entre autres, avez vous les épaules assez larges pour porter une telle réforme, qui sera enfin la « mère » du redressement de la France. Sinon, ne perdez pas votre temps et ne nous faites pas perdre le nôtre. S’il vous plaît.

Le « changement » c’est pour 2017 ? Il ne tient qu’à l’émergence d’un véritable homme d’Etat et de votre vote.